Malgré sa promesse de résoudre le conflit entre la Russie et l’Ukraine en 24 heures après son entrée en fonction, le président américain Donald Trump a déclaré que les États-Unis pourraient “se retirer” des négociations si Moscou ou Kyiv rendent un accord de paix “trop difficile” à atteindre.
S’adressant vendredi, à la presse depuis le Bureau ovale, M. Trump a précisé qu’il ne s’attendait pas à une trêve dans un “délai précis”, mais a réaffirmé sa volonté de parvenir rapidement à un accord. “On parle ici de vies humaines. On va mettre fin à cela, idéalement”, a-t-il déclaré. “Mais si, pour une quelconque raison, l’une des deux parties complique excessivement les choses, on leur dira simplement : ‘vous êtes des imbéciles, des gens horribles’, et on passera à autre chose.”
Ces propos interviennent quelques heures après que le secrétaire d’État américain, Marco Rubio, a averti que les États-Unis se retireraient des discussions en l’absence de progrès significatifs dans les jours à venir. “Nous ne poursuivrons pas cet effort pendant des semaines ou des mois sans résultat”, a-t-il affirmé, ajoutant que le pays avait “d’autres priorités”.
Pendant ce temps, les frappes russes sur l’Ukraine se poursuivent. D’après les médias locaux, vendredi, deux personnes ont été tuées et plus de 100 blessées dans les villes de Kharkiv et de Soumy, dans le nord-est du pays.
Depuis l’invasion à grande échelle lancée par Moscou en février 2022, les troupes russes avancent lentement dans l’est ukrainien. Le président Vladimir Poutine a posé plusieurs conditions préalables à toute éventuelle cessation des hostilités.
Les tentatives de diplomatie directe de Donald Trump avec le Kremlin, ainsi que ses critiques virulentes à l’égard du président ukrainien Volodymyr Zelensky, suscitent l’inquiétude parmi les alliés de l’OTAN, qui insistent sur la nécessité de continuer à soutenir Kyiv.
Malgré l’optimisme initial de l’administration Trump quant à une résolution rapide, aucune trêve n’a encore été conclue. Washington, de son côté, pointe désormais la responsabilité des deux camps.
Le chef de l’État togolais, Faure Essozimna Gnassingbé, a entamé le mercredi 16 avril une série de consultations diplomatiques dans le cadre de la médiation qui lui a été confiée par l’Union africaine pour contribuer à la résolution de la crise dans l’est de la République démocratique du Congo (RDC).
Après des échanges stratégiques à Luanda avec le président angolais João Lourenço, également engagé dans la facilitation régionale, Faure Gnassingbé s’est rendu à Kinshasa pour une première rencontre de haut niveau avec le président congolais, Félix Antoine Tshisekedi Tshilombo. Cette étape marque le lancement effectif de son rôle de médiateur.
Au cœur des discussions : la nécessité urgente de restaurer la paix et de favoriser la réconciliation entre les différentes parties impliquées dans le conflit à l’est de la RDC. Le chef de l’État togolais a réaffirmé sa volonté d’encourager un dialogue franc et « constructif » entre la RDC et le Rwanda, tout en insistant sur le rôle des pays de la région dans le soutien à une paix durable.
Malgré les indignations dans son pays suite à sa désignation pour ce rôle, Faure Gnassingbé, entend jouer un rôle moteur dans cette initiative, en coordination étroite avec les autorités rwandaises et congolaises. D’autres étapes pourraient suivre dans les jours à venir, en fonction de l’évolution des consultations et des sollicitations des différentes parties.
Dans une déclaration, l’Alliance Nationale pour le Changement (ANC) s’insurge contre la nomination de Faure Gnassingbé comme médiateur de l’UA dans le conflit RDC-Rwanda-M23, dénonçant une décision « indécente » qui légitime un régime répressif et ignore les aspirations démocratiques du peuple togolais.
DÉCLARATION: Relative à l’éventuelle désignation de Faure Gnassingbé comme médiateur dans le conflit en République Démocratique du Congo (RDC)
L’Alliance Nationale pour le Changement (ANC) a appris avec stupéfaction, par voie de presse, notamment à travers un reportage de Radio France Internationale (RFI) en date du 6 avril 2025, que l’Union Africaine (UA) envisagerait de confier au Président de la République togolaise, Faure Gnassingbé, une mission de médiation dans le conflit opposant la République Démocratique du Congo (RDC) au “mouvement armé M23, soutenu par le Rwanda”.
L’ANC exprime sa vive indignation face à cette perspective qui frise l’indécence et constitue une insulte au peuple togolais, qui subit depuis des décennies un régime de terreur, d’injustice et de confiscation du pouvoir.
Il est inconcevable qu’une organisation continentale censée promouvoir la démocratie, la paix et la bonne gouvernance, puisse envisager de faire appel à Faure Gnassingbé, héritier d’un régime dynastique installė par la force et maintenu au pouvoir par la répression pour jouer un rôle de médiateur dans un conflit aussi grave. Ce choix, s’il venait à être confirmé, serait non seulement inapproprié mais profondément cynique.
Depuis sa prise de pouvoir en 2005 dans un bain de sang qui, selon le Rapport d’Etablissement des Faits des Nations Unies, a coûté la vie à plus de cinq cents personnes, Faure Gnassingbé a méthodiquement verrouillé les institutions, modifié la Constitution à son avantage, et institutionnalisé la répression, la corruption et l’impunité. Il dirige un régime militaire clanique à façade civile, où toute voix dissidente est systématiquement étouffée, embastillée, assassinée ou contrainte à l’exil et où les aspirations démocratiques du peuple togolais sont violemment réprimées.
Comment l’Union Africaine peut-elle, dans ce contexte, prétendre voir en Faure Gnassingbé un médiateur crédible ? Comment peut-elle ignorer les souffrances du peuple togolais et envoyer un tel signal de légitimation à un pouvoir illégitime, antidémocratique et oppressif?
L’ANC dénonce avec la plus grande fermeté cette attitude complaisante de l’UA, qui s’apparente à un encouragement à la perpétuation du régime autoritaire de Faure Gnassingbé, et à une trahison des valeurs fondamentales censées guider l’action de l’Union Africaine.
L’ANC appelle les forces démocratiques africaines et internationales à s’élever contre cette tentative de réhabilitation d’un autocrate notoire, et à exiger que l’Union Africaine soit fidèle à ses principes en soutenant les peuples, et non les dictateurs.
Désigné le 12 avril 2025 par l’Union africaine (UA) comme médiateur dans le conflit opposant la République Démocratique du Congo (RDC), le Rwanda et le Mouvement du 23 mars (M23), le président togolais Faure Essozimna Gnassingbé s’est immédiatement lancé dans sa mission.
Le 16 avril, il était à Luanda, en Angola, pour s’entretenir avec João Lourenço, président en exercice de l’UA. Les discussions ont porté sur la situation sécuritaire et humanitaire dans l’Est de la RDC, ainsi que sur les efforts nécessaires pour relancer le dialogue entre Kinshasa et Kigali. Lourenço a salué l’engagement de Gnassingbé, mettant en avant son rôle crucial pour la stabilité régionale.
Le même jour, Faure Gnassingbé s’est rendu à Kinshasa, où il a rencontré le président Félix Tshisekedi. Pendant près de deux heures, les deux hommes ont examiné les perspectives du processus conjoint Luanda-Nairobi, conçu pour restaurer la paix dans une région sous tension. Aucune déclaration n’a suivi, mais cette visite éclair témoigne d’une volonté d’agir vite et discrètement.
Le choix de l’UA, proposé par Lourenço et soutenu par plusieurs dirigeants africains, repose sur l’expérience diplomatique du chef de l’État togolais. Mais au Togo, l’opposition grince des dents. Plusieurs communiqués dénoncent une nomination jugée inacceptable.
« Peut-on raisonnablement confier une médiation, qui exige autorité morale, à un dirigeant dont la seule obsession est le maintien au pouvoir ? » s’interroge la Dynamique pour la Majorité du Peuple (DMP). Selon elle, cette nomination est « une insulte au peuple togolais », rappelant qu’à compter du 4 mai 2025, Faure Gnassingbé ne détiendra plus de mandat démocratique.
De son côté, l’ANC s’indigne : « Il est inconcevable qu’une organisation censée promouvoir la démocratie puisse s’appuyer sur un dirigeant issu d’un régime dynastique maintenu par la répression. Ce choix est non seulement inapproprié, mais profondément cynique. »
Pendant que les critiques s’accumulent, Faure Gnassingbé poursuit sa mission tambour battant. Il semble décidé à jouer pleinement ce rôle, qui pourrait renforcer, au moins en partie, sa légitimité sur la scène internationale.
Plus de 200 membres de l’association Diaspora des pays de l’AES ont défilé samedi dans les rues de Paris pour soutenir les revendications de réparations financières liées aux crimes coloniaux français. Brandissant des pancartes exigeant « Justice pour l’Afrique », les manifestants ont appelé le gouvernement français à honorer ses engagements envers les anciennes colonies. « C’est une question de reconnaissance historique », a déclaré un militant présent sur place, rappelant que « le passé colonial pèse encore sur les relations entre la France et l’Afrique ».
Un fonds secret dans le budget 2025 ?
Selon des informations relayées par plusieurs médias, la France préparerait discrètement un fonds spécial dans son budget 2025 pour amorcer les versements aux anciennes colonies dès 2026. Un article intitulé « Réparations coloniales : la France crée un fonds secret » révèle que le Sénégal et le Niger figureraient parmi les premiers bénéficiaires. Ces pays, marqués par des décennies d’exploitation, réclament une compensation pour les souffrances endurées sous la domination française. Pour financer ces réparations, Paris aurait déjà mis en place plusieurs mécanismes : une taxe temporaire sur les grandes entreprises, une hausse des droits sur les billets d’avion, et une réduction ciblée des budgets sociaux. Selon les estimations officielles, ces mesures permettraient de mobiliser entre 3 et 4 milliards d’euros d’ici 2026, une somme qualifiée de « premier pas symbolique » par des analystes.
Réparations coloniales : L’Afrique exige justice pour l’exploitation et les pillages historiques
Des pays africains, dirigés par le Ghana, le Nigeria et la Namibie, réclament aux anciennes puissances coloniales des réparations financières, la restitution d’œuvres d’art pillées (comme les Bronzes du Bénin) et des excuses pour les séquelles de l’esclavage et du colonialisme. Soutenu par l’Union africaine et le CARICOM (avec un plan en 10 points incluant annulation de dettes et investissements sociaux), ce mouvement dénonce des inégalités structurelles nées de l’exploitation passée.
Les réponses européennes, comme les 1,1 milliard d’euros de l’Allemagne à la Namibie ou le fonds belge de 20 millions pour le Congo, sont perçues comme trop modestes. Les critiques soulèvent la complexité de chiffrer les réparations, tandis que des militants défendent des mesures comme des transferts technologiques. La Kényane Wanjiku Nyoike exige que le colonialisme soit reconnu comme un « crime contre l’humanité ». L’Union africaine prévoit de mobiliser l’ONU pour pousser la communauté internationale à affronter cet héritage et redéfinir la justice.
Le Sénégal et le poids de Thiaroye
Le Sénégal occupe une place centrale dans ce dossier. La mémoire du massacre de Thiaroye en 1944, où des tirailleurs sénégalais furent exécutés par l’armée française pour avoir réclamé leurs droits, reste une plaie ouverte. « Cet événement incarne l’injustice coloniale », souligne un historien dakarois. Actuellement, des négociations serrées se dérouleraient entre Paris et Dakar pour chiffrer les réparations. Un accord pourrait non seulement apaiser des décennies de tensions, mais aussi redéfinir les relations économiques et diplomatiques entre les deux pays.
Niger et São Tomé : d’autres voix s’élèvent
Au Niger, dirigé par un régime militaire depuis juillet 2023, les autorités réclament à la France des compensations pour l’exploitation de ses ressources (uranium, pétrole) durant la colonisation. Une équipe d’experts étudierait les archives coloniales pour établir un montant précis, avec l’objectif d’obtenir des premiers versements d’ici 2027.
Plus surprenant, São Tomé-et-Principe a annoncé son intention de solliciter des réparations auprès du Portugal, s’appuyant sur la récente reconnaissance par le président portugais des crimes de la traite transatlantique. D’anciennes colonies lusophones, comme l’Angola et la Guinée-Bissau, pourraient emboîter le pas. « La dépossession territoriale et culturelle doit être réparée », a insisté un porte-parole du gouvernement santoméen.
Un débat qui dépasse l’argent
Si les réparations financières dominent les discussions, activistes et intellectuels rappellent que l’enjeu est aussi symbolique et mémoriel. « Il ne s’agit pas seulement de milliards, mais de la reconnaissance d’une histoire violente », explique une chercheuse spécialiste des questions postcoloniales.
La France, de son côté, évite soigneusement le terme de « réparations », préférant parler de « coopération renforcée » ou de « fonds de solidarité ». Une prudence qui témoigne des sensibilités politiques, tant en métropole que dans les anciennes colonies.
Alors que l’Afrique exige de plus en plus fortement un règlement des comptes du passé, la question des réparations coloniales s’impose comme un test crucial pour les relations Nord-Sud. Entre calculs économiques, justice historique et diplomatie, le chemin vers la réconciliation s’annonce long et semé d’embûches.
Le chef de l’État togolaise togolaise, Faure Essozimna Gnassingbé, s’est rendu ce 16 avril 2025 à Luanda, en République d’Angola, dans le cadre d’une visite d’amitié et de travail. Il y a été reçu en audience par son homologue angolais, João Lourenço, actuel Président en exercice de l’Union africaine (UA).
Cette rencontre intervient quelques jours après la désignation officielle du dirigeant togolais comme médiateur dans la crise opposant la République démocratique du Congo (RDC) au Rwanda. Cette mission de médiation, confiée par l’Union africaine, vise à favoriser un retour au dialogue et à la paix dans la région de l’Est congolais, marquée par une instabilité persistante.
Au terme de leur entretien, le Président João Lourenço a exprimé son soutien à l’initiative de médiation et salué les efforts diplomatiques de Faure Gnassingbé. Dans un communiqué, la présidence togolaise a souligné que cette désignation « consacre un leadership reconnu pour sa discrétion, sa constance et son efficacité dans la résolution pacifique des conflits ».
“Faure Gnassingbé, qui ne respecte pas les droits humains”
Cependant, cette nomination suscite des réactions critiques au sein de l’opinion publique togolaise. Plusieurs partis politiques de l’opposition ainsi que des organisations de la société civile ont exprimé leurs réserves. Ils évoquent notamment les récents changements constitutionnels au Togo, homologués en mai 2024, qui instaurent un régime parlementaire et mettent fin à la limitation du nombre de mandats présidentiels, suscitant des débats sur les implications démocratiques de cette réforme.
Lors d’une intervention sur la chaîne TV5 Monde, le professeur David Dosseh, porte-parole du mouvement citoyen Togo Debout, a déclaré : « C’est choquant que l’Union Africaine puisse demander au président Faure Gnassingbé, qui ne respecte pas les droits humains, et qui viole les règles constitutionnelles de son pays , d’être médiateur de la crise ».
Malgré ces critiques, le gouvernement togolais maintient que cette mission est une reconnaissance du rôle constructif que le Togo souhaite jouer dans la stabilité régionale et la consolidation de la paix sur le continent.
Depuis le début du 21e siècle, la Chine a réussi à se hisser à la deuxième place dans l’économie mondiale, après les États-Unis. Elle revendique ainsi une influence diplomatique et économique mondiale, rivalisant avec les autres grandes puissances en matière de commerce et d’investissements, notamment en Afrique.
L’Afrique, en revanche, est une vaste zone géographique de la planète, c’est le troisième continent le plus grand du monde en termes de superficie et le deuxième en termes de population (estimée à environ 1,5 milliard d’habitants en 2024). Elle a une superficie d’environ 30,2 millions de kilomètres carrés avec les îles environnantes et occupe 6 % de la surface totale de la Terre et 20,4 % de la superficie totale des terres émergées.
Elle est également riche en ressources naturelles (pétrole, gaz naturel, uranium, lithium, cobalt, diamants, or, cuivre, etc.) et présente donc un grand intérêt économique. La République démocratique du Congo, par exemple, représente environ 70 % de la production mondiale de cobalt. Les relations de la Chine avec les pays africains ne sont pas nouvelles. Elles remontent aux années 1950, et plus précisément à 1955, lorsque la Conférence de Bandung eut lieu, au cours de laquelle les 29 pays africains et asiatiques participants adoptèrent les “Cinq principes pour une coexistence pacifique”, auxquels la Chine avait initialement souscrit en 1954 avec l’Inde. Ces principes sont le respect mutuel de la souveraineté et de l’intégrité territoriale, la non-agression mutuelle, la non-ingérence mutuelle dans les affaires intérieures de chacun, l’égalité et les avantages mutuels et la coexistence pacifique.
A cette époque, la Chine signait des accords commerciaux avec des Etats africains, comme l’Algérie ou le Soudan. Fin 1963, Chu Enlai, alors Premier ministre chinois et numéro deux après Mao Zedong, effectua un voyage dans dix Etats africains en deux mois. Depuis, la présence chinoise en Afrique n’a cessé de s’intensifier.
Les intérêts de la Chine sur le continent africain sont centrés sur l’économie, la politique, la sécurité et la culture. L’Afrique est importante pour la Chine principalement parce qu’elle lui fournit d’importantes ressources pour soutenir sa base industrielle en pleine croissance, ainsi que pour assurer sa sécurité énergétique. En même temps, la Chine considère l’Afrique comme une destination importante pour ses produits manufacturés à bas prix.
L’Afrique joue également un rôle important au sein des organisations multilatérales internationales et notamment dans celles où chaque pays-membre dispose d’une voix. La Chine tente ainsi d’attirer les gouvernements africains afin de recueillir le soutien de ses politiques sur la scène internationale.
Depuis 2002, en effet, le Forum sur la coopération sino-africaine (FOCAC) est pleinement opérationnel, dont les membres sont 53 pays africains (c’est-à-dire tous pleinement reconnus à l’exception du Royaume d’Eswatini qui entretient des relations diplomatiques avec Taiwan), et qui fonctionne à trois niveaux, le niveau ministériel étant le plus élevé. Il se tient également tous les trois ans, en alternance entre un pays africain et la Chine. La dernière conférence du FOCAC s’est tenue à Pékin du 4 au 6 septembre 2024. Lors de cette 9e Conférence, le président chinois Xi Jinping s’est engagé à fournir à l’Afrique 360 milliards de yuans (50,7 milliards de dollars) d’aide financière au cours des trois prochaines années, tout en promettant que son gouvernement contribuerait à créer au moins 1 million d’emplois sur le continent.
Le FOCAC, créé en 2000, est le principal mécanisme de coordination multilatérale entre les pays africains et la Chine, et repose sur les déclarations sur les principes de coexistence pacifique. Il est le principal canal par lequel la Chine fournit des ressources aux pays africains. Par le biais du FOCAC, la Chine fournit des aides sous forme d’annulation de la dette (en 2003, elle a annulé 750 millions de dollars américains pour un total de 31 pays africains) sous forme de dons, de prêts à taux réduit et de prêts sans intérêt. Pékin est donc le premier créancier et l’un des principaux financeurs de nombreux projets d’infrastructures. Les fonds chinois ont servi à la construction d’autoroutes, de voies ferrées -récemment les réseaux ferroviaires Addis-Abeba-Djibouti et Mombasa-Nairobi au Kenya ont été livrées aux gouvernements locaux -, de ports et de centrales électriques sur tout le continent (au Nigeria, au Ghana et au Gabon, par exemple).
En effet, plus de 3.000 entreprises chinoises sont présentes dans les villes africaines, dont plus de 70 % sont des entreprises privées, constituant le pilier des investissements chinois en Afrique. De 2017 à 2022, les investissements directs étrangers (IDE) de la Chine en Afrique ont atteint 74 milliards de yuans (10,14 milliards de dollars), ce qui représente 18 % des investissements directs étrangers mondiaux en Afrique et au même niveau que l’Europe et les États-Unis.
Pékin est le premier partenaire commercial du continent africain. Selon le Fonds monétaire international (FMI), près d’un quart des exportations africaines sont destinées à la Chine, principalement des minéraux et des métaux, et environ 16 % des importations proviennent de ce pays. Les échanges commerciaux de la Chine avec les pays africains ont atteint un pic en 2023, à 282 milliards de dollars. Parallèlement, comme le rapporte le Global Times, des touristes chinois ont visité plusieurs destinations africaines en 2024, notamment le Kenya, la Tanzanie et le Maroc. En fait, selon cette publication, le Kenya a annoncé 1,1 milliard de dollars de revenus provenant d’activités touristiques similaires au cours du seul premier semestre de 2024.
La Chine est en outre en concurrence féroce et ouverte avec l’Occident, en premier lieu avec les États-Unis, en Afrique, les deux superpuissances tentant d’accroître leur influence politique sur le continent et leur accès à ses ressources naturelles. La campagne de pénétration de la Chine en Afrique prend un poids supplémentaire pour le régime chinois, qui revendique le leadership dans ce qu’on appelle le ‘Sud global’, qui a pris une telle ampleur qu’elle indique implicitement la réorganisation du pouvoir mondial entre un monde ancien et un monde émergent.
En conclusion, je voudrais souligner que le principe déclaré de non-ingérence dans les affaires intérieures des autres États ne doit en aucun cas être contourné par la Chine. L’avenir de l’Afrique, qui a été brutalement torturée par le colonialisme européen – la plus exploitée en termes de ses ressources naturelles et de sa population – doit être déterminé par les Africains, et non dicté par des puissances étrangères qui pourraient chercher à exploiter leurs ressources et leurs points problématiques à leur propre avantage.
Isidoros Karderinis
Isidoros Karderinis est né à Athènes en 1967. Il est journaliste, correspondant de presse étrangère accrédité auprès du ministère grec des Affaires étrangères, ainsi qu’économiste, romancier et poète. Ses articles et reportages ont été publiés dans des journaux, des magazines et des sites web dans 130 pays. Ses poèmes ont été traduits en 9 langues et publiés dans des anthologies poétiques, des revues littéraires et des rubriques littéraires de journaux. Il a publié huit recueils de poésie et trois romans en Grèce. Ses livres ont été publiés aux États-Unis, en Grande-Bretagne, en Italie et en Espagne. Facebook : Karderinis Isidoros
L’ambassade des États-Unis à Lomé a lancé un appel pressant à l’endroit des familles togolaises ayant des proches en situation irrégulière sur le territoire américain.
Dans une note diffusée ce vendredi, elle déclare : « Si des membres de votre famille ou des amis se trouvent aux États-Unis sans statut légal, encouragez-les à rentrer chez eux. Les sanctions pour séjour illégal sont sévères et peuvent aller jusqu’à l’interdiction permanente d’obtenir un visa. »
Cette annonce intervient dans un climat tendu marqué par un durcissement sans précédent de la politique migratoire américaine. En effet, l’administration du président Donald Trump, réélu pour un nouveau mandat en janvier dernier, multiplie les mesures drastiques contre l’immigration illégale.
Le 5 avril dernier, Washington a annoncé la révocation de tous les visas délivrés aux ressortissants du Soudan du Sud. Ce pays africain, jusque-là bénéficiaire d’un statut temporaire de protection, est accusé par le secrétaire d’État Marco Rubio de refuser le rapatriement de ses ressortissants expulsés.
C’est la première fois que les États-Unis prennent une telle mesure à l’encontre de l’ensemble des citoyens d’un pays. Depuis son retour à la Maison-Blanche, le président Trump a affiché sa volonté de procéder à une vaste opération d’expulsion des sans-papiers. Plusieurs arrestations d’étrangers en situation irrégulière ont déjà été signalées à travers le pays.
Le gouvernement américain invite donc les familles togolaises à sensibiliser leurs proches, sous peine de sanctions à long terme qui pourraient compromettre tout futur projet de voyage aux États-Unis.
Dans une déclaration datée du 9 avril 2025, l’Alliance Nationale pour le Changement (ANC), dirigée par Jean-Pierre Fabre, s’insurge contre la possible désignation de Faure Gnassingbé comme médiateur de l’Union Africaine dans le conflit en RDC. Dénonçant un choix « indécent » et « cynique », l’ANC fustige le régime autoritaire togolais et accuse l’UA de trahir ses valeurs démocratiques, appelant à une mobilisation contre cette initiative controversée.
DÉCLARATION
Relative à l’éventuelle désignation de Faure Gnassingbé comme médiateur dans le conflit en République Démocratique du Congo (RDC)
L’Alliance Nationale pour le Changement (ANC) a appris avec stupéfaction, par voie de presse, notamment à travers un reportage de Radio France Internationale (RFI) en date du 6 avril 2025, que l’Union Africaine (UA) envisagerait de confier au Président de la République togolaise, Faure Gnassingbé, une mission de médiation dans le conflit opposant la République Démocratique du Congo (RDC) au “mouvement armé M23, soutenu par le Rwanda”.
L’ANC exprime sa vive indignation face à cette perspective qui frise l’indécence et constitue une insulte au peuple togolais, qui subit depuis des décennies un régime de terreur, d’injustice et de confiscation du pouvoir
Il est inconcevable qu’une organisation continentale censée promouvoir la démocratie, la paix et la bonne gouvernance, puisse envisager de faire appel à Faure Gnassingbé, héritier d’un régime dynastique installé par la force et maintenu au pouvoir par la répression – pour jouer un rôle de médiateur dans un conflit aussi grave. Ce choix, s’il venait à être confirmé, serait non seulement inapproprié mais profondément cynique.
Depuis sa prise de pouvoir en 2005 dans un bain de sang qui, selon le Rapport d’Etablissement des Faits des Nations Unies, a coûté la vie à plus de cinq cents personnes, Faure Gnassingbé a méthodiquement verrouillé les institutions, modifié la Constitution à son avantage, et institutionnalisé la répression, la corruption et l’impunité. Il dirige un régime militaire clanique à façade civile, où toute voix dissidente est systématiquement étouffée, embastillée, assassinée ou contrainte à l’exil et où les aspirations démocratiques du peuple togolais sont violemment réprimées.
Comment l’Union Africaine peut-elle, dans ce contexte, prétendre voir en Faure Gnassingbé un médiateur crédible ? Comment peut-elle ignorer les souffrances du peuple togolais et envoyer un tel signal de légitimation à un pouvoir illégitime, antidémocratique et oppressif ?
L’ANC dénonce avec la plus grande fermeté cette attitude complaisante de l’UA, qui s’apparente à un encouragement à la perpétuation du régime autoritaire de Faure Gnassingbé, et à une trahison des valeurs fondamentales censées guider l’action de l’Union Africaine.
L’ANC appelle les forces démocratiques africaines et internationales à s’élever contre cette tentative de réhabilitation d’un autocrate notoire, et à exiger que l’Union Africaine soit fidèle à ses principes en soutenant les peuples, et non les dictateurs.
L’Union africaine (UA) est actuellement en quête d’un nouveau médiateur pour gérer le conflit persistant entre la République Démocratique du Congo (RDC) et le Rwanda. Cette démarche a été officialisée samedi dernier lors d’une réunion virtuelle du bureau de l’organisation, dirigée par le président en exercice, João Lourenço.
Lors de cette session, Lourenço a annoncé qu’il ne pourrait pas endosser ce rôle en raison de ses engagements déjà conséquents à la tête de l’UA, nécessitant une attention et un dévouement total.
Selon les informations de la rédaction d’Africanews, le nom de Faure Gnassingbé, le chef de l’Etat togolais, a été suggéré pour reprendre cette mission de médiation. Bien que la proposition ait reçu un soutien unanime des membres du bureau de la Conférence, et que les premières discussions avec le dirigeant togolais aient été jugées positives, sa nomination devra encore être validée par l’Assemblée des chefs d’État et de gouvernement de l’UA.
La procédure de validation suivra le principe du “silence”, ce qui implique que si aucune objection n’est soulevée dans un délai déterminé, la nomination sera confirmée. Ce processus intervient dans un contexte de tensions toujours vives entre Kinshasa et Kigali, rendant le choix du médiateur essentiel pour relancer les efforts de paix dans la région des Grands Lacs.