Les grossesses en milieu scolaire restent un défi au Togo. Dans la région éducative de Plateaux Ouest, 43 élèves ont été exclus des établissements pour l’année scolaire 2024-2025. Une décision radicale qui vise à protéger la scolarisation des jeunes filles, mais qui soulève des interrogations sur son équité et ses conséquences à long terme.
Le mardi 11 mars 2025, Alpha Kao Mollah, directeur de la région éducative de Plateaux Ouest, a annoncé cette exclusion sur la base des rapports des chefs d’établissement et des inspections académiques. « Toute réinscription de ces élèves sera subordonnée à un engagement écrit de leur part et de leur tuteur », a-t-il précisé.
Les élèves sanctionnés sont issus des classes de 6ᵉ à Terminale. Et nous préférons ne pas publier leurs noms sur notre site.
Une décision à double standard
Cette sanction soulève plusieurs questions. Pourquoi seuls les élèves masculins sont-ils sanctionnés alors qu’aucune mention d’agression n’a été faite ? Si les relations étaient consenties, pourquoi les filles impliquées ne sont-elles pas également concernées ? Cette approche semble asymétrique et laisse planer un doute sur l’équité de la décision.
De plus, la divulgation des noms de ces élèves sur les réseaux sociaux expose leur avenir à une stigmatisation permanente sur internet. L’internet n’oublie rien, dit-on. Ces jeunes risquent de porter cette marque bien au-delà du cadre scolaire, affectant leur réintégration sociale et éducative.
Si cette mesure entend dissuader le phénomène, elle pose la question de son efficacité. L’exclusion prive ces élèves d’éducation sans apporter de solution durable.
Au-delà des sanctions, une approche plus large, incluant l’éducation sexuelle et la sensibilisation, semble nécessaire pour lutter efficacement contre ce fléau tout en garantissant une justice équitable pour tous les élèves impliqués.