L’information n’attend pas

Au Niger, l’armée française débute son retrait opérationnel


C’est par un communiqué de moins de dix lignes que le ministère des armées a annoncé, jeudi 5 octobre, démarrer formellement la préparation du retrait des quelque 1 500 soldats français immobilisés au Niger depuis le coup d’État qui a renversé, le 26 juillet, le président Mohamed Bazoum. Ce désengagement doit démarrer « cette semaine » afin de permettre le retrait de l’ensemble des militaires « d’ici la fin de l’année », précise le communiqué.

Cette annonce intervient un peu moins de deux semaines après que le chef de l’Etat, Emmanuel Macron, a fini par accepter, le 24 septembre, le départ des soldats français, réclamé avec véhémence par les putschistes nigériens, depuis le début du mois d’août. Un bras de fer de plus de deux mois durant lequel les nouvelles autorités nigériennes ont organisé un blocus des bases sur lesquelles se trouvaient les militaires français, les privant progressivement d’eau, de nourriture, de carburant, et d’électricité.

Aucune indication n’a été donnée, à Paris, sur la façon dont serait effectué ce retrait. Le ministère des armées insiste seulement sur le fait qu’une bonne « coordination » avec les armées nigériennes est « essentielle à la réussite de cette manœuvre ». Une phrase qui fait allusion aux relations toujours très tendues entre les putschistes et les autorités françaises, malgré la résignation de Paris et le départ de l’ambassadeur de France à Niamey, Sylvain Itté, le 27 septembre.

Médiation de l’Algérie

Jeudi, les autorités nigériennes ont estimé dans un communiqué que le retrait français devra se faire selon leurs « conditions » et dans le respect de leurs « intérêts ». Les putschistes au pouvoir à Niamey y précisent que « les premiers à plier bagage » devront être les 400 Français basés dans l’ouest du pays, dans la zone dite des « trois frontières » entre le Niger, le Burkina Faso et le Mali, où sévit le groupe Etat islamique. C’est seulement dans un second temps que pourra être démantelée la base aérienne de Niamey, où se trouvent la majorité des effectifs français (environ 1 000 soldats).

Cette injonction ne devrait pas trop bousculer la manœuvre logistique française, Niamey concentrant aujourd’hui l’essentiel de ses moyens aériens. En revanche, l’interdiction formulée par la junte de prendre la route vers le Bénin rend le désengagement plus complexe. Cotonou est depuis des années le port par lequel est acheminé le matériel militaire français au Sahel – il a été un des principaux ports utilisés lors du démantèlement de l’opération « Barkhane » en 2022. Les Français pourront prendre « n’importe quelle direction sauf le Bénin », a prévenu, le 4 octobre, le nouveau ministre de l’intérieur nigérien, le général Mohamed Toumba. « Vos avions, on va les lâcher à la dernière minute », a-t-il ajouté.

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