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Narges Mohammadi, prix Nobel de la paix 2023 : « Soyez notre voix, dites au monde que nous ne sommes pas en prison pour rien »

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L’objet de mon propos est de donner un visage aux êtres humains qui, partout dans le monde, font l’objet d’un enfermement, qu’ils soient cernés par des murs d’acier ou par les murs de l’oppression, mais qui, envers et contre tout, aspirent à faire tomber ces murs : ceux de l’ignorance, de l’exploitation, de la pauvreté, de la privation et de l’isolement.

Entendez-vous, en Iran, le bruit sourd du mur de la peur qui se fissure ? Bientôt, nous entendrons celui de son écroulement grâce à la volonté implacable, la puissance et la détermination sans faille des Iraniens.

En tant que femme, et comme des millions d’autres femmes iraniennes, j’ai toujours été confrontée à l’enfermement de la culture patriarcale, au pouvoir religieux et autoritaire, aux funestes lois discriminatoires et oppressives, et à toutes sortes de restrictions dans tous les domaines de ma vie.

Notre enfance n’a pas échappé à cet enfermement culturel. « Ils » ne nous ont pas permis de vivre notre jeunesse et, en un mot, notre vie. La triste vérité, au fond, est que le gouvernement autoritaire, misogyne et religieux de la République islamique nous a volé notre vie. De part et d’autre des murs de fer d’Evin, où l’on nous a emprisonnées, nous ne sommes pas restées immobiles. En tant que femmes, parfois seules et sans soutien, souvent au milieu de flots d’accusations et des humiliations, nous avons brisé une par une nos chaînes jusqu’à ce que surgisse le mouvement révolutionnaire « Femme, vie, liberté ». Nous avons alors montré notre force au monde entier.

Nous sommes mouvement, écho et vitalité

Au lycée, j’ai étudié les mathématiques et la physique, puis j’ai poursuivi à l’université des études de physique appliquée. J’ai obtenu le titre d’ingénieur en maîtrise d’ouvrage ; cependant, en raison de mon engagement en faveur des droits humains, ma formation et ma carrière se sont heurtées au « mur de l’empêchement ». J’ai exercé le métier de journaliste, mais sur ordre du Guide suprême de la République islamique, et après la fermeture massive des médias indépendants, nos journaux et nos magazines ont fait face au « mur de la censure » et notre liberté d’expression a été muselée.

Je suis devenue porte-parole de [l’association] Defenders of Human Rights Centre, pour participer à la formation, en Iran, d’un grand mouvement associatif et essayer de donner corps à une société civile organisée, réelle et puissante. Hélas, ces organisations se sont heurtées au rideau de la fermeture administrative, à la suite des attaques répétées des forces de sécurité, sous l’égide du ministère des renseignements iranien et du corps des gardiens de la révolution. J’ai protesté et lutté contre les politiques destructrices et répressives, aux côtés de milliers de manifestants et opposants qui ont, eux aussi, été cernés par les murs de la prison, de l’isolement et de la torture.

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