(Agence Ecofin) – AprĂšs une annĂ©e 2023 faste, le groupe Bank of Africa (BOA) veut rĂ©pondre aux exigences rĂ©glementaires de la BCEAO et soutenir lâexpansion de ses filiales dans la sous-rĂ©gion, en distribuant des actions gratuites Ă ses actionnaires existants. DĂ©cryptage d’une manĆuvre financiĂšre Ă plusieurs facettes.
Le groupe Bank of Africa (BOA) se prĂ©pare Ă renforcer le capital de plusieurs de ses filiales opĂ©rant dans l’Union Ă©conomique et monĂ©taire ouest-africaine (UEMOA). Cette sĂ©rie d’augmentations de capital, qui se fera via l’incorporation de rĂ©serves et de primes, ne vise pas simplement Ă rĂ©pondre aux exigences rĂ©glementaires de la Banque centrale des Etats de l’Afrique de l’Ouest (BCEAO) imposant dĂ©sormais un capital social minimum de 20 milliards FCFA, mais Ă©galement Ă muscler les assises financiĂšres de ces filiales pour soutenir leur expansion et les prĂ©parer Ă mieux aborder les dĂ©fis Ă©conomiques rĂ©gionaux.
LâopĂ©ration concerne plusieurs filiales clĂ©s du groupe, cotĂ©es et non cotĂ©es, notamment celles situĂ©es au Mali, au Burkina Faso, au SĂ©nĂ©gal, en CĂŽte d’Ivoire, au BĂ©nin, au Niger, et au Togo. Ainsi, les actionnaires existants recevront des actions gratuites en proportion des actions qu’ils dĂ©tiennent dĂ©jĂ . Cependant, chacune de ces filiales prĂ©sente une situation diffĂ©rente.
Pour la filiale malienne, l’opĂ©ration impliquera la crĂ©ation de neuf millions cent cinquante mille (9 150 000) actions nouvelles, d’une valeur nominale de 1000 FCFA chacune. Les actionnaires de BOA Mali recevront une action gratuite pour chaque deux actions dĂ©tenues. Avec des rĂ©serves de prĂšs de 9 milliards FCFA, des primes liĂ©es au capital avoisinant les 6 milliards FCFA et un report Ă nouveau de 1,2 milliard FCFA, qui a profitĂ© des bonnes performances des derniĂšres annĂ©es, notamment un bĂ©nĂ©fice de 2,4 milliards FCFA en 2022, et qui a progressĂ© Ă 5,7 milliards FCFA en 2023, la filiale a les moyens de la politique de sa maison mĂšre.
En ce qui concerne la filiale burkinabĂš, l’opĂ©ration se traduira par l’Ă©mission de vingt-deux millions (22 000 000) dâactions nouvelles, d’une valeur nominale de 1000 FCFA chacune. Les actionnaires bĂ©nĂ©ficieront d’une action gratuite pour chaque action ancienne dĂ©tenue. Cette augmentation de capital se fait dans un contexte oĂč les rĂ©serves de BOA Burkina Faso sont particuliĂšrement robustes, s’Ă©levant Ă plus de 52 milliards FCFA Ă fin dĂ©cembre 2023. Son report Ă nouveau a progressĂ© Ă 18 milliards FCFA. De plus, la banque sort de deux annĂ©es bĂ©nĂ©ficiaires, ayant rĂ©alisĂ© un profit de 29 milliards FCFA en 2023, aprĂšs 26 milliards FCFA l’annĂ©e prĂ©cĂ©dente. Avec 22 milliards FCFA de capital social, la filiale burkinabĂš rĂ©pond dĂ©jĂ aux nouvelles exigences de la BCEAO, ce qui lui permet d’aborder sereinement cette opĂ©ration.
Quant Ă BOA SĂ©nĂ©gal, l’augmentation de capital se fera par l’Ă©mission de douze millions (12 000 000) dâactions nouvelles, avec une distribution d’une action gratuite pour chaque deux actions dĂ©tenues. Une stratĂ©gie que la banque a bien les moyens de financer sur ses ressources propres. Cette filiale dispose en effet, de plus de 12,5 milliards FCFA en rĂ©serves, avec un report Ă nouveau de 23 milliards FCFA. De plus, ses derniers rĂ©sultats sont solides, avec des bĂ©nĂ©fices de 15,5 milliards FCFA en 2022 et de 17 milliards FCFA en 2023.
Situation similaire en CĂŽte dâIvoire oĂč la filiale Ă©mettra Ă©galement des actions gratuites, mais dans un contexte oĂč le capital social est dĂ©jĂ conforme aux exigences avec 20 milliards FCFA. La filiale a accumulĂ© un trĂ©sor de guerre de plus de 48 milliards FCFA en rĂ©serves, et ses rĂ©sultats financiers sont solides. Cette opĂ©ration permettra de renforcer encore davantage sa position parmi les leaders sur le marchĂ© ivoirien.
Pour BOA BĂ©nin, l’opĂ©ration se dĂ©roulera Ă©galement avec des fondamentaux en matiĂšre de rĂ©serves qui sây prĂȘtent. La filiale a dĂ©jĂ franchi la barre des 70 milliards FCFA en rĂ©serves et Ă©tait dĂ©jĂ en conformitĂ© avec les nouvelles exigences de la BCEAO.
Au Niger, se conformer aux exigences de la BCEAO
Par contre, au Niger, l’opĂ©ration sera plus stratĂ©gique. Avec un capital social de 13 milliards FCFA, la filiale doit se conformer aux exigences de la BCEAO. Cependant, elle dispose de plus de 22 milliards FCFA en rĂ©serves, et ses deux derniers rĂ©sultats bĂ©nĂ©ficiaires cumulent plus de 20 milliards FCFA. De quoi lui permettre non seulement de rĂ©aliser lâopĂ©ration dâaugmentation sur ressources propres sans dĂ©tĂ©riorer ses ratios prudentiels, mais Ă©galement dâaligner sa structure de capital sur les standards rĂ©gionaux.
BOA Togo : sans des réserves importantes, un défi à relever
Enfin, tout comme au Niger, pour la filiale togolaise, dĂ©tenue Ă plus de 94% par BOA West Africa, l’augmentation de capital est une nĂ©cessitĂ© pour rĂ©pondre aux exigences de la BCEAO. Avec un capital de 15,5 milliards FCFA, un report Ă nouveau nĂ©gatif de 1,5 milliard FCFA et des rĂ©serves quasi inexistantes Ă fin 2022, la filiale doit faire face Ă des dĂ©fis importants pour cette opĂ©ration, qui sera dâabord une transaction de mise aux normes. Cela devrait nĂ©cessiter tout au moins 4,5 milliards FCFA, un dĂ©ficit qui ne pourrait ĂȘtre financĂ© sur ses ressources propres que si la banque avait rĂ©alisĂ© un bĂ©nĂ©fice important dĂ©passant largement ce montant en 2023, dont BOA nâa pas encore divulguĂ© les chiffres pour sa filiale togolaise, non cotĂ©e.
Impact attendu sur le marché boursier
« Ces augmentations de capital auront un impact direct sur la BRVM, oĂč les actions de la plupart des filiales du groupe BOA sont cotĂ©es », confie un analyste du marchĂ©.Â
ConcrĂštement, lorsque la banque distribuera des actions gratuites Ă ses actionnaires, cela entraĂźnera un ajustement du prix des actions en bourse. « Ce phĂ©nomĂšne, appelĂ© “cotation ex-droit”, signifie que le prix des actions sera modifiĂ© pour reflĂ©ter le fait que les nouveaux droits d’attribution ont Ă©tĂ© dĂ©tachĂ©s. Cela se produira entre le 28 et le 29 aoĂ»t 2024, selon les filiales concernĂ©es », ajoute-t-il.
Le groupe bancaire, qui compte 17 filiales et plus de 500 agences, prĂ©cise que ces droits d’attribution seront publiĂ©s et pourront ĂȘtre Ă©changĂ©s sur le marchĂ© boursier. Les actionnaires auront ainsi la possibilitĂ© de vendre ces droits s’ils prĂ©fĂšrent obtenir de l’argent immĂ©diatement, ou de les conserver pour recevoir les actions gratuites. Une pĂ©riode de nĂ©gociation d’une dizaine de jours sera ouverte pour permettre aux investisseurs de dĂ©cider ce qu’ils souhaitent faire de ces droits.
Fiacre E. Kakpo
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