Category: Economie

  • Le marocain Neo Motors s’introduira en bourse pour lancer la production de véhicules électriques

    Le marocain Neo Motors s’introduira en bourse pour lancer la production de véhicules électriques

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    (Agence Ecofin) – La société, qui doit entamer la commercialisation de son premier modèle à partir de ce mois de novembre, prévoit de porter sa capacité de production à 15 000 véhicules par an d’ici trois ans.

    Le constructeur automobile marocain Neo Motors envisage de rejoindre la Bourse de Casablanca pour lever les fonds qui devraient lui permettre de se lancer dans la production de véhicules électriques, a rapporté Bloomberg, ce mercredi 15 novembre, citant un dirigeant de la société.

    « L’industrie automobile est gourmande en liquidités. C’est donc tout naturellement qu’une cotation à la bourse de Casablanca fait partie de nos objectifs », a déclaré Nassim Belkhayat, le directeur général et fondateur du premier constructeur automobile marocain.

    « Nous souhaitons passer à 15 000 véhicules par an d’ici trois ans, et introduire des modèles électriques », a-t-il ajouté, indiquant que Neo Motors est « en pourparlers avec la Banque africaine de développement (BAD) au sujet d’autres options de financement ».

    Fondée en 2017, la société a annoncé tout récemment qu’elle allait entamer la commercialisation de son premier modèle à partir de ce mois de novembre.

    Dévoilé en mars dernier, en présence du roi Mohammed VI, ce modèle est un SUV urbain à trois portes, doté de moteurs à 3 ou 4 cylindres. Il sera vendu à 175 000 dirhams marocains (17 200 $) pour la version 3 cylindres, et à 185 000 dirhams (18 200 $) pour la version 4 cylindres.  

    « Nous voulions fabriquer une voiture pour le peuple, comme l’a fait Volkswagen il y a un siècle. Nous avons fabriqué notre propre carrosserie, notre propre cadre et notre système de câbles électriques, et nous avons confié le reste à 43 fournisseurs locaux », a expliqué M. Belkhayat.

    Installée dans la région de Kénitra (53 km au nord de Rabat), l’usine de Neo Motors a une capacité de production prévisionnelle de 27 000 unités par an. Elle devrait stimuler la production locale de véhicules et de pièces de rechange alors que le Maroc cherche à aller au-delà de l’étape du simple assemblage dans la chaîne de valeur automobile.

    Lire aussi:

    09/11/2023 – Première voiture Made in Maroc : la commercialisation à grande échelle débute ce mois de novembre

    17/05/2023 – Maroc : la première voiture 100% marocaine dévoilée

    10/11/2022 – Maroc : le géant automobile Stellantis va investir 300 millions $ dans le développement de son usine

    06/07/2021 – L’automobile a soutenu les exportations marocaines au deuxième trimestre 2021



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  • Deux banques commerciales burundaises signent des accords de prêt de 95 millions $ avec Afreximbank

    Deux banques commerciales burundaises signent des accords de prêt de 95 millions $ avec Afreximbank

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    (Agence Ecofin) – La Banque commerciale du Burundi et la banque de crédit de Bujumbura ont conclu avec la Banque africaine d’import-export, deux accords visant à renforcer leurs activités de prêts en direction des sociétés d’import-export et de commerce.

    Deux établissements bancaires burundais, à savoir la Banque commerciale du Burundi (Bancobu) et la Banque de Crédit de Bujumbura (BCB) ont conclu le 11 novembre dernier, deux accords de prêts, d’un montant global de 95 millions $ avec Afreximbank.

    Ces accords ont été signés en marge de la troisième Foire commerciale intra-africaine (IATF2023) qui s’est ouverte le 9 novembre dernier en Egypte, jusqu’au 15 novembre.

    L’accord conclu avec la Bancobu porte sur un montant de 55 millions $. Ce financement permettra à cette banque détenue à 32 % par l’Etat burundais de renforcer ses prêts en direction des sociétés d’import de produits essentiels tels que les produits pétroliers. Le deuxième accord de prêt d’un montant de 40 millions $, signé avec la Banque de Crédit de Bujumbura, vise à soutenir le financement du commerce au Burundi.

    A travers ces deux facilités, les banques commerciales Bancobu et BCB pourront élargir leurs relations de correspondant bancaire et permettre à leurs clients, importateurs et exportateurs burundais d’accéder à de nouveaux marchés. L’objectif visé par Afreximbank est de renforcer le commerce intra-africain.

    Chamberline Moko



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  • La Swiss Investment Fund engage 15 millions $ dans un fonds d’énergie renouvelable en Afrique du Nord

    La Swiss Investment Fund engage 15 millions $ dans un fonds d’énergie renouvelable en Afrique du Nord

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    (Agence Ecofin) – En investissant dans le fonds Alcazar Energy Partners II, la Sifem entend accroître son exposition en Afrique du Nord et au Moyen-Orient, ou elle détient moins d’engagements. Son apport financier servira à soutenir des projets d’énergies renouvelables dans la région.

    La Société financière de développement de la suisse (Swiss Investment Fund for Emerging Markets – Sifem) a annoncé, la semaine dernière, un engagement de 15 millions $ dans le fonds Alcazar Energy Partners II, axé sur le financement de projets d’énergie renouvelable, dans des marchés émergents. Domicilié au Luxembourg, Alcazar Energy Partners II investit principalement dans des parcs solaires et éoliens au Moyen-Orient et en Afrique du Nord.

    En s’engageant avec ce fonds, la Sifem dit vouloir accroître son exposition dans une région où elle détient moins d’engagements. Dans cette région, « la demande d’énergie durable et renouvelable monte en flèche », estime la Sifem. Elle a donc ciblé des zones prioritaires dans lesquelles des investissements seront réalisés. Parmi les pays concernés par cette initiative, figure l’Egypte. Dans ce pays nord-africain, Alcazar Energy Partners II a signé, fin 2022, un accord avec le gouvernement, pour investir dans une usine de production d’ammoniac, alimentée par une centrale d’énergie renouvelable.

    Alcazar Energy Partners II qui a déjà mobilisé 336 millions $, lors de sa première levée de fonds en novembre 2022, espère à terme, lever un total de 500 millions $, auprès d’investisseurs privés et publics. Ce financement servira à développer et construire des projets d’infrastructures d’énergie renouvelable.

    Depuis le début de l’année 2023, les investissements de la Sifem dans les énergies renouvelables en Afrique ont été effectués via 3 fonds d’investissement, à savoir : Alcazar Energy Partners II, Evolution Fund III et Metier Capital Growth Fund III. Avec Evolution Fund III, la Sifem s’est engagée à financer des projets d’énergie renouvelable en Afrique subsaharienne tandis que Metier Capital Growth Fund III était un moyen d’atteindre des entreprises africaines de taille moyenne, y compris celles qui investissent dans le renouvelable.

    Chamberline Moko



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  • Capital Banking Solutions lance sa plateforme bancaire dédiée à la microfinance

    Capital Banking Solutions lance sa plateforme bancaire dédiée à la microfinance

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    (CBS) – Capital Banking Solutions (CBS), éditeur leader dans le secteur des logiciels bancaires intégrés, lance CapitalBanker MFI, son offre dédiée à la microfinance. Cette plateforme omnicanale est conçue pour renforcer l’inclusion financière par la digitalisation.

    Le secteur de la microfinance apporte une réponse concrète et efficace aux entreprises et individus qui n’ont pas accès aux services financiers classiques. Partant de ce constat, CBS lance CapitalBanker MFI, une plateforme bancaire dédiée à ce secteur. Au même titre que la Banque Mondiale, CBS considère que l’inclusion financière constitue un facteur essentiel de réduction de la pauvreté et de promotion du développement économique dans le monde, et particulièrement en Afrique.

    Profitant des opportunités offertes par les moyens numériques, CapitalBanker MFI s’adapte à toutes les structures, des institutions de microfinance aux coopératives en passant par les banques de détail qui souhaitent développer les micro-crédits. Flexible et déployable en moins de deux mois, CapitalBanker MFI permet une transformation digitale responsable et inclusive qui s’adapte à la réglementation locale et aux exigences des marchés. Accessible depuis la plupart des appareils, des smartphones aux ordinateurs, la plateforme intègre en continu les dernières innovations technologiques.

    L’approche Pay-as-you-grow assure une évolutivité continue qui permet d’accompagner la croissance des clients et leur permet de passer du statut de microfinance à celui de banque, sans rupture technologique.

    « Chez Capital Banking Solutions, nous sommes fiers de présenter une solution spécifiquement conçue pour les institutions qui proposent des services de microfinance. Avec CapitalBanker MFI, notre objectif est clair : soutenir ces institutions pour qu’à leur tour elles puissent soutenir leurs clients et que des solutions de financement soient accessibles à tous. En d’autres mots, nous renforçons l’inclusivité financière et participons au développement du tissu économique. Nous visons tout particulièrement le marché africain parce que la demande y est très forte. Nous avons d’ores et déjà signé 5 contrats depuis le début de l’année alors même que nous n’avons pas encore lancé officiellement CapitalBanker MFI. Nous sommes aussi en discussion avec plusieurs autres structures. » a déclaré Samer Hanna, Présidentdirecteur Général et Président du Conseil d’Administration de Capital Banking Solutions.

    CapitalBanker MFI s’intègre pleinement dans la stratégie globale de Capital Banking Solutions qui vise à renforcer l’inclusion financière. CBS propose à ses clients des produits adaptés à leurs besoins et attentes, déployables en cloud ou « sur site » partout dans le monde et dans toutes les langues.

    L’adaptation de Capital Banking Solutions s’illustre aussi dans l’accompagnement personnalisé à tous types de structures : banques universelles, de détail, « corporate », privées, néo-banques et family offices ou sociétés de gestion et d’intermédiations font parties des clients de CBS.

    « Capital Banking Solutions est une entreprise en pleine croissance avec une forte valeur ajoutée en termes d’expertise et de compétences. Nous proposons une gamme complète de solutions bancaires qui vont du Core Banking System à la gestion de patrimoine et de portefeuille, en passant par les solutions CRM… Pour poursuivre le développement de nos activités en Afrique, nous nous appuyons sur nos bureaux à Casablanca et Abidjan. Nous sommes convaincus que c’est sur le continent africain que naissent un nombre considérable d’innovations financières. Parce que la microfinance est un outil de plus en plus utilisé, nous proposons avec CapitalBanker MFI d’accompagner les nombreux acteurs du secteur vers la digitalisation et la bancarisation et de leur faire bénéficier de notre plus-value. » a affirmé Samer Hanna, Président-directeur Général et Président du Conseil d’Administration de Capital Banking Solutions.

    À propos de Capital Banking Solutions

    Depuis plus de 25 ans, Capital Banking Solutions édite et intègre des solutions bancaires innovantes et adaptées aux banques internationales de tous types.

    Grâce à une expertise reconnue et à des années d’expériences et de recherche et développement, CBS crée et propose une large gamme de produits novateurs pour répondre aux besoins et aux problématiques du marché bancaire et des 200 banques et institutions financières qui composent ses clients. Parmi les produits les plus emblématiques de CBS figure l’offre de Core Banking CapitalBanker, anciennement Orion.

    Capital Banking Solutions capitalise sur ses 300 collaborateurs experts, basés en France, en Suisse, au Liban, en Côte d’Ivoire, Maroc, Monaco, Dubai et aux USA pour garantir un suivi exemplaire et une relation de proximité avec ses clients de toute taille.



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  • Kenya : l’américain Hope prend pied dans la microfinance, avec l’acquisition de 51% de SMEP

    Kenya : l’américain Hope prend pied dans la microfinance, avec l’acquisition de 51% de SMEP

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    (Agence Ecofin) – Par cette acquisition, le réseau d’institutions de microfinances américain Hope International entre ainsi sur le marché kényan et renforce sa présence en Afrique où il était déjà présent dans 3 pays. 

    La Banque centrale du Kenya a approuvé, début novembre, le rachat de 51 % de la kényane SMEP Microfinance Bank, par l’américain Hope International. Quatrième plus grande institution de microfinance du Kenya, avec une part de marché de 5,09 %, SMEP Microfinance Bank rejoindra le réseau africain de Hope International.

    « Grâce à l’expérience de Hope International dans le secteur de la microfinance, nous renforçons la position actuelle de la SMEP Microfinance Bank en tant qu’institution compétitive et en croissance », a commenté Symon Kamore, directeur général de SMEP Microfinance Bank.

    Bien avant l’approbation du rachat de SMEP Microfinance Bank par la Banque centrale kényane, les conseils d’administration et actionnaires des deux entités avaient marqué leur avis favorable à cette opération.

    Cette acquisition marque la fin d’un long processus engagé depuis 2021. A cette période, les actionnaires de la SMEP Microfinance Bank avaient autorisé le conseil d’administration à rechercher un nouvel investisseur pour lever des capitaux supplémentaires nécessaires pour financer les projets d’expansion de la société et répondre aux exigences réglementaires. A la fin du processus de due diligence en mi-2022, le groupe Hope International a été choisi. Un accord initial a été conclu en janvier 2023 avec l’actionnaire majoritaire de SMEP Microfinance Bank, à savoir le Conseil national des Églises du Kenya. Cette organisation a accepté de céder les actions qu’elle détenait au capital de la SMEP Microfinance Bank à Hope International.

    Au-delà du Kenya où il est désormais présent via SMEP Microfinance Bank, Hope International est également actionnaire dans des institutions financières au Burundi, où il détient 15 % de Turame Community Finance, au Rwanda, où il possède 99 % de parts dans Urwego Bank Plc et en République du Congo.

    Le réseau d’institutions de microfinance et de groupes d’épargne Hope International opère désormais dans plus d’une vingtaine de pays à travers l’Afrique, l’Asie, l’Amérique latine et l’Europe de l’Est. Selon l’américain Hope, le Kenya possède le marché financier le plus développé d’Afrique de l’Est. Toutefois, 16 % de la population de ce pays, soit quelque 8 millions de personnes, ne sont toujours pas bancarisées, révèle le groupe américain qui compte saisir cette opportunité à travers sa nouvelle filiale dans le pays.

    Chamberline Moko



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  • « Le secteur hôtelier africain est très dynamique, du fait d’une demande soutenue » (Voltere by Egis)

    « Le secteur hôtelier africain est très dynamique, du fait d’une demande soutenue » (Voltere by Egis)

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    (VOLTERE BY EGIS) – Entretien avec Ninon Lamothe, Directrice Afrique Voltere by Egis, cabinet conseil de référence sur les métiers du tourisme, de l’hôtellerie, des loisirs et de la culture.

    Il y a quelques années, le secteur du tourisme avait émergé comme un pilier essentiel des plans de développement en Afrique, avant d’être contraint de ralentir considérablement son élan en raison de la pandémie de la Covid-19. Quelle analyse faites-vous de l’orientation générale post-Covid des investissements dans le secteur touristique en Afrique ?

    Ninon Lamothe : La crise du Covid-19 n’a pas fondamentalement réorienté les investissements dans le secteur touristique en Afrique. Elle a plutôt ralenti la dynamique, avec des projets qui ont été mis en pause et qui sont relancés aujourd’hui, quasiment à l’identique pour la plupart. Plus encore, la pandémie a permis, dans une logique de relance post-crise, de dynamiser les stratégies touristiques qui manquaient d’impulsion et/ou de moyens, avec la fixation de nouveaux objectifs et de nouvelles ambitions.

    Par ailleurs, les tendances de fond de la demande touristique se sont renforcées, redirigeant certains investissements vers le tourisme domestique et l’écotourisme – plus caractérisé par un besoin de dépaysement et de communion avec la nature que des considérations environnementales. Dans le même temps, les investissements dans les équipements MICE (Meetings, Incentives, Conferences, Exhibitions) ou affaires se sont poursuivis voire accélérés et ceux dans les resorts ont connu un souffle nouveau.

    De manière globale, le Covid a démontré que la dépendance à un segment unique constituait un risque fort, ce qui a eu un impact double pour les opérateurs et investisseurs, qui cherchent à assurer un modèle économique plus robuste et résilient en menant au préalable des études de marché et de faisabilité fiables, et en privilégiant la mixité des usages grâce à des concepts mixed-use permettant des relais de croissance du chiffre d’affaires.

    L’Afrique continue de souffrir d’une mauvaise image due aux stéréotypes négatifs véhiculés à son encontre, notamment par les médias. Ces perceptions exercent une influence défavorable sur la décision de potentiels voyageurs de choisir l’Afrique comme destination. À votre avis, quels sont les éléments sur lesquels les pays africains devraient s’appuyer pour inverser durablement cette tendance ?

    Ninon Lamothe : L’Afrique est un continent vaste. Tous les États ne jouissent pas de la même image au niveau international et tous ne subissent pas la même distorsion entre leur image projetée et leur image réelle.

    Quoi qu’il en soit, une politique de communication seule, sans stratégie de développement et d’investissement derrière ne sera qu’une coquille vide. Il est important de développer une stratégie de positionnement et de marketing territorial complète, basée sur un diagnostic et une étude de marché, visant à valoriser en avantages concurrentiels, les atouts qui peuvent l’être et qui correspondent aux attentes des clientèles ciblées, et ce, dans le cadre d’une politique holistique. Le cas du Bénin est intéressant : petit pays du Golfe de Guinée, il a réussi, sur les traces du Rwanda et grâce à une politique de développement visionnaire, volontariste et concrète, à se faire une place sur la carte touristique mondiale, jusqu’à figurer à la 7e place du classement Lonely Planet des destinations à visiter en 2024. Une vigilance est toutefois à apporter à la temporalité entre la disponibilité des infrastructures touristiques et l’exposition médiatique pour éviter un effet déceptif.

    Une fois la stratégie et les infrastructures mises en place, la promotion active de narratifs positifs, la valorisation des atouts naturels et culturels uniques de l’Afrique urbaine, balnéaire et rurale, et la mise en avant de retours d’expérience positifs, permettraient d’améliorer l’image des pays. Cela peut passer par des partenariats avec des médias internationaux mais aussi avec des influenceurs ou personnalités très suivis sur les réseaux sociaux. L’art est aussi un vecteur d’image fort, et l’art africain, notamment contemporain, a de plus en plus de place sur la scène internationale. A titre d’exemple, les biennales sur le continent sont des rendez-vous incontournables, attirant chaque année de plus en plus de visiteurs et d’artistes.

    « L’art est aussi un vecteur d’image fort, et l’art africain, notamment contemporain, a de plus en plus de place sur la scène internationale.»

    L’un des enjeux est de montrer une Afrique moderne, incarnée par les créations afro- futuristes et traduite dans les nouveaux produits hôteliers ou mixtes lifestyles que l’on trouve désormais sur le continent (La Maison Palmier ***** – Design Hotels by Marriott à Abidjan, The Social House à Nairobi…).

    Enfin, les pays africains doivent mettre à profit les grands événements qui sont autant de vitrines pour promouvoir leurs territoires à l’échelle internationale : le Sommet du WTTC début novembre 2023 à Kigali, la CAN qui aura lieu début 2024 en Côte d’Ivoire, etc.

    La promotion du tourisme en Afrique est actuellement fragmentée en 54 initiatives de marketing national, souvent dotées de ressources limitées. Envisage-t-on des initiatives à l’échelle sous-régionale voire continentale pour mutualiser les efforts ?

    Ninon Lamothe :  Il faut savoir que la mise en commun des efforts de promotion touristique par plusieurs États est déjà rare au niveau international. Pour autant, la promotion du tourisme en Afrique a fait l’objet de discussions et d’initiatives au niveau sous-régional et continental, visant à mutualiser les efforts et maximiser les bénéfices potentiels du secteur pour le continent. La promotion de la « marque Afrique » représente même l’une des dix priorités du programme d’action pour l’Afrique de l’Organisation Mondiale du Tourisme (OMT).

    Néanmoins, les ambitions de l’OMT et de l’Union Africaine à ce sujet se heurtent à un obstacle fondamental lié à la disparité des moyens disponibles et investis par les États africains dans le développement et la communication touristiques. Comme dans tout accord multilatéral, l’élaboration, l’adoption puis la mise en œuvre d’une stratégie commune de promotion touristique nécessiteront du temps et devront être pilotées par une institution faîtière intergouvernementale.

    Bien que le continent africain soit aujourd’hui l’un des marchés les plus dynamiques dans le secteur hôtelier, les experts estiment que son plein potentiel reste encore largement inexploité. Actuellement, quels sont, à votre avis, les principaux obstacles à une véritable expansion de ce secteur ?

    Ninon Lamothe : Le secteur hôtelier africain est très dynamique, du fait d’une demande soutenue, d’un prix moyen élevé et d’un niveau de maturité des marchés portant des perspectives d’évolution. Pour autant, l’investissement se heurte à des obstacles qui ne lui permettent pas d’exploiter tout le potentiel du secteur.

    Le premier frein est le coût du financement, marqué par des taux d’intérêt élevés et la réticence des banques, peu familières des particularités de la filière. Les fonds d’investissement spécialisés, bien qu’existants, sont limités et sélectifs, appliquant des stratégies complexes de mitigation des risques. Ceci pèse sur le coût des projets, accentué par des retards administratifs et de construction. In fine, le taux de matérialisation des projets est particulièrement bas – mais ceux qui sortent de terre sont assurés d’être des succès.

    « In fine, le taux de matérialisation des projets est particulièrement bas – mais ceux qui sortent de terre sont assurés d’être des succès. »

    Un deuxième obstacle réside dans le coût d’entrée sur le marché, demandant adaptabilité et flexibilité des opérateurs comme des investisseurs. Les acteurs panafricains deviennent de plus en plus pertinents dans ce contexte. Par ailleurs, particulièrement dans les destinations secondaires, une approche innovante du développement de produit et l’implantation d’opérateurs internationaux sont nécessaires pour augmenter le volume de clientèles potentielles. Or en l’absence d’incitations politiques, relatives en particulier à l’accès au foncier, aux infrastructures urbaines et de base, et au coût de l’aérien pour le client final, les opérateurs internationaux hésiteront à s’implanter.

    Enfin, la formation de la main-d’œuvre dans le tourisme et l’hôtellerie demeure un défi, surtout dans les pays qui se sont récemment positionnés sur ce secteur, notamment en Afrique de l’Ouest. Le manque d’appétence pour ces métiers et les limites des instituts de formation conduisent les opérateurs à former eux-mêmes leur personnel. L’arrivée d’acteurs internationaux offre des perspectives d’amélioration dans les années à venir.

    Les pays africains anglophones ont souvent été cités en exemple pour leur dynamisme dans le secteur du tourisme, mais de plus en plus de pays francophones, notamment en Afrique de l’Ouest, cherchent à se démarquer. D’après vous, quels sont les pays de cette sphère africaine francophone qui se distinguent le plus dans ce domaine ?

    Ninon Lamothe : Les pays d’Afrique de l’Ouest francophone qui se distinguent à mon sens sont le Sénégal, la Côte d’Ivoire et le Bénin, qui jouissent tous trois de la stabilité politique et sécuritaire indispensable au développement du secteur touristique, ainsi que d’un littoral attractif.

    « Les pays d’Afrique de l’Ouest francophone qui se distinguent à mon sens sont le Sénégal, la Côte d’Ivoire et le Bénin, qui jouissent tous trois de la stabilité politique et sécuritaire indispensable au développement du secteur touristique, ainsi que d’un littoral attractif. »

    Le Sénégal, destination touristique historique portée par ses plages, un riche patrimoine historique, naturel et religieux et les valeurs d’hospitalité de la culture “Teranga”, accueille des clientèles internationales depuis la fin des années 1970. Initialement européenne et de loisirs, sa clientèle touristique s’est diversifiée au fil des années, incluant désormais le tourisme d’affaires, favorisé par le dynamisme économique, en particulier à Dakar. Les investissements majeurs d’acteurs hôteliers internationaux soulignent l’attrait continu du Sénégal, y compris en dehors de la capitale. Autre fait marquant, le récent défilé de la maison de haute couture Chanel à Dakar en 2022 illustre un positionnement sur le volet culturel et créatif, et l’intérêt croissant que suscite la destination Afrique de l’Ouest à l’échelle mondiale.

    La Côte d’Ivoire est aussi une destination ayant le vent en poupe, avec beaucoup de projets hôteliers, particulièrement axés sur le segment des clientèles d’affaires et MICE. Abidjan, la métropole économique, se profile comme un hub sous-régional du tourisme d’affaires, renforcé par l’ouverture du Parc des Expositions et Palais des Congrès. La croissance économique soutenue et la tenue régulière d’événements internationaux d’envergure contribuent à cette dynamique. L’intérieur du pays, avec des projets hôteliers haut de gamme à Assinie, attire l’attention d’investisseurs locaux et panafricains, stimulés par l’excitation entourant la CAN 2023 et le développement des infrastructures routières, dont la route Côtière Abidjan-Grand Béréby ou le corridor Abidjan-Lagos.

    Le Bénin, quant à lui, adopte une approche stratégique ambitieuse avec le tourisme comme pilier central de sa vision de développement, “Bénin Révélé”. Cette stratégie englobe divers segments, du tourisme balnéaire à Avlékété au tourisme de mémoire à Ouidah, en passant par le tourisme culturel mettant en avant le vaudou, le tourisme d’affaires à Cotonou et, à terme, le tourisme animalier dans la région de la Pendjari. Cette diversité dans l’offre touristique vise à attirer une variété de clientèles, aussi bien du Nigéria voisin que des autres pays de la sous-région, d’Europe et d’Amérique du Nord. Les initiatives actuellement déployées, combinées à l’annonce récente de l’ouverture d’un Club Med à Avlékété en 2025, renforcent la confiance des investisseurs et opérateurs, déjà stimulée par l’engagement politique affirmé au plus haut niveau.

    Comment évaluez-vous la place du secteur touristique au sein du projet de la Zone de libre-échange continentale africaine, dont l’objectif est de créer un marché unique à l’échelle du continent ?

    Ninon Lamothe : La libre circulation des biens et des personnes est au cœur de la Zone de Libre-Échange Continentale Africaine (ZLECAf), visant à dynamiser le commerce intra-africain. Le secteur touristique, pivot économique majeur, peut jouer un rôle clé dans la réalisation de ces objectifs.

    La ZLECAf pourrait faciliter les investissements dans le tourisme en réduisant les barrières commerciales et en favorisant une circulation plus fluide des capitaux, des biens et des services. Cette impulsion encouragerait les investissements dans les infrastructures touristiques, stimulant la croissance sectorielle.

    « La ZLECAf pourrait faciliter les investissements dans le tourisme en réduisant les barrières commerciales et en favorisant une circulation plus fluide des capitaux, des biens et des services. »

    La promotion du commerce et de la coopération régionale au sein de la ZLECAf pourrait améliorer la connectivité continentale, notamment dans les transports aériens et terrestres, bénéficiant ainsi au tourisme intra-africain. En favorisant la coopération régionale, la ZLECAf pourrait également inciter à des partenariats entre pays africains dans le domaine du tourisme, créant des circuits touristiques régionaux et promouvant conjointement des destinations. La question cruciale des visas, en pleine évolution en ce moment, serait également adressée.

    L’harmonisation des normes touristiques à l’échelle continentale, comme la standardisation des services hôteliers, pourrait rehausser la qualité et la compétitivité du secteur touristique africain sur la scène mondiale.

    En adoptant une vision continentale, l’élaboration de stratégies et politiques de tourisme durable serait facilitée, apportant des avantages tant aux économies locales qu’à l’environnement.



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  • Enko Capital vend ses parts dans la banque nigériane Imperial Homes Mortgage Bank

    Enko Capital vend ses parts dans la banque nigériane Imperial Homes Mortgage Bank

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    (Agence Ecofin) – Cinq ans après son investissement initial, le gestionnaire d’actifs Enko fondé par le financier camerounais Cyrille Nkontchou se retire de l’actionnariat de la banque hypothécaire nigériane Imperial.

    La société de gestion d’actifs centrée sur l’Afrique, Enko Capital, a vendu les parts qu’elle détenait dans la banque hypothécaire nigériane Imperial Homes Mortgage Bank. L’opération de cession a été exécutée par le fonds de capital-investissement Enko Africa Private Equity Fund (EAPEF) géré par Enko Capital.

    EAPEF réalisait ainsi sa quatrième sortie en neuf ans d’activité. Le montant obtenu à la suite de ce désinvestissement n’a pas été dévoilé.

    Le départ d’Enko intervient 5 ans après son investissement initial dans la banque nigériane axée sur la fourniture de services bancaires hypothécaires et services connexes. Cette cession correspond à la stratégie de désinvestissement d’Enko Africa Private Equity Fund, qui s’effectue au bout de 3 à 5 ans. Le fonds, qui s’était engagé au troisième trimestre 2018 avec Imperial Homes Mortgage Bank, n’avait pas dévoilé le nombre d’actions acquises au cours de cette période, encore moins le montant déboursé pour cette prise de participation.

    Toutefois, l’on sait qu’Enko Africa Private Equity Fund réalise des acquisitions minoritaires d’un montant compris entre 7 et 15 millions $ dans des PME à fort potentiel de croissance en Afrique subsaharienne.

    Le fonds avait investi dans Imperial Homes Mortgage Bank pour soutenir sa croissance et surtout l’aider à tirer profit du vaste potentiel du marché hypothécaire nigérian pas suffisamment exploité de son point de vue.

    Chamberline Moko

    Lire aussi:

    22/02/2016 – Enko Capital Managers annonce le closing final de son fonds panafricain à 83,25 millions $



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  • Nigeria : Shekel Mobility, qui facilite la vente de voitures d’occasion, lève 7 millions $ pour renforcer son activité

    Nigeria : Shekel Mobility, qui facilite la vente de voitures d’occasion, lève 7 millions $ pour renforcer son activité

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    (Agence Ecofin) – Après l’obtention d’un financement de 1,9 million $ en début d’année, la start-up de mobilité Shekel poursuit son développement grâce à de nouveaux capitaux mobilisés pour soutenir sa croissance.

    La plateforme nigériane Shekel Mobility a levé 7 millions $ de financement, dont 3 millions $ en capitaux propres et 4 millions $ en dette, a appris l’Agence Ecofin de sources médiatiques.

    La levée de fonds a été co-dirigée par Ventures Platform et MaC Venture Capital. Shekel Mobility, qui aide des concessionnaires automobiles à trouver, financer et vendre des voitures d’occasion en Afrique, utilisera ce financement pour lancer un nouveau produit de numérisation des processus commerciaux informels dans le secteur des concessions automobiles.

    « Nous cherchons à fournir des outils numériques et une infrastructure physique pour réduire le coût de possession d’un concessionnaire automobile », a déclaré Benjamen Oladokun, co-fondateur de Shekel Mobility, au sujet du nouveau service que lancera la société.

    Cette levée de fond fait suite à la mobilisation, en janvier dernier, d’un investissement de pré-amorçage atteignant 1,9 million $, par Shekel Mobility. L’opération, qui avait connu la participation d’un groupe d’investisseurs, était dirigée par Ventures Platform.

    Depuis le démarrage de ses activités en 2021, Shekel Mobility affirme avoir contribué à l’expansion de plus de 1 400 concessionnaires automobiles, en améliorant leurs stocks et en facilitant les ventes de 7 000 véhicules d’occasion.

    La start-up, qui propose aux concessionnaires automobiles des outils et ressources (services financiers, facilitation des transactions transfrontalières et automatisation d’opérations commerciales) dont ils ont besoin pour se développer, évolue dans un marché des voitures d’occasion atteignant près de 30 milliards $ en Afrique.

    Chamberline Moko



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  • Tourisme africain : « Le taux de matérialisation des projets est bas, mais ceux qui sortent de terre sont assurés du succès » (Voltere by Egis)

    Tourisme africain : « Le taux de matérialisation des projets est bas, mais ceux qui sortent de terre sont assurés du succès » (Voltere by Egis)

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    (VOLTERE BY EGIS) – Entretien avec Ninon Lamothe, Directrice Afrique Voltere by Egis, cabinet conseil de référence sur les métiers du tourisme, de l’hôtellerie, des loisirs et de la culture.

    Ninon Lamothe : Il y a quelques années, le secteur du tourisme avait émergé comme un pilier essentiel des plans de développement en Afrique, avant d’être contraint de ralentir considérablement son élan en raison de la pandémie de la Covid-19. Quelle analyse faites-vous de l’orientation générale post-Covid des investissements dans le secteur touristique en Afrique ?

    La crise du Covid-19 n’a pas fondamentalement réorienté les investissements dans le secteur touristique en Afrique. Elle a plutôt ralenti la dynamique, avec des projets qui ont été mis en pause et qui sont relancés aujourd’hui, quasiment à l’identique pour la plupart. Plus encore, la pandémie a permis, dans une logique de relance post-crise, de dynamiser les stratégies touristiques qui manquaient d’impulsion et/ou de moyens, avec la fixation de nouveaux objectifs et de nouvelles ambitions.

    Par ailleurs, les tendances de fond de la demande touristique se sont renforcées, redirigeant certains investissements vers le tourisme domestique et l’écotourisme – plus caractérisé par un besoin de dépaysement et de communion avec la nature que des considérations environnementales. Dans le même temps, les investissements dans les équipements MICE (Meetings, Incentives, Conferences, Exhibitions) ou affaires se sont poursuivis voire accélérés et ceux dans les resorts ont connu un souffle nouveau.

    De manière globale, le Covid a démontré que la dépendance à un segment unique constituait un risque fort, ce qui a eu un impact double pour les opérateurs et investisseurs, qui cherchent à assurer un modèle économique plus robuste et résilient en menant au préalable des études de marché et de faisabilité fiables, et en privilégiant la mixité des usages grâce à des concepts mixed-use permettant des relais de croissance du chiffre d’affaires.

    Ninon Lamothe : L’Afrique continue de souffrir d’une mauvaise image due aux stéréotypes négatifs véhiculés à son encontre, notamment par les médias. Ces perceptions exercent une influence défavorable sur la décision de potentiels voyageurs de choisir l’Afrique comme destination. À votre avis, quels sont les éléments sur lesquels les pays africains devraient s’appuyer pour inverser durablement cette tendance ?

    L’Afrique est un continent vaste. Tous les États ne jouissent pas de la même image au niveau international et tous ne subissent pas la même distorsion entre leur image projetée et leur image réelle.

    Quoi qu’il en soit, une politique de communication seule, sans stratégie de développement et d’investissement derrière ne sera qu’une coquille vide. Il est important de développer une stratégie de positionnement et de marketing territorial complète, basée sur un diagnostic et une étude de marché, visant à valoriser en avantages concurrentiels, les atouts qui peuvent l’être et qui correspondent aux attentes des clientèles ciblées, et ce, dans le cadre d’une politique holistique. Le cas du Bénin est intéressant : petit pays du Golfe de Guinée, il a réussi, sur les traces du Rwanda et grâce à une politique de développement visionnaire, volontariste et concrète, à se faire une place sur la carte touristique mondiale, jusqu’à figurer à la 7e place du classement Lonely Planet des destinations à visiter en 2024. Une vigilance est toutefois à apporter à la temporalité entre la disponibilité des infrastructures touristiques et l’exposition médiatique pour éviter un effet déceptif.

    Une fois la stratégie et les infrastructures mises en place, la promotion active de narratifs positifs, la valorisation des atouts naturels et culturels uniques de l’Afrique urbaine, balnéaire et rurale, et la mise en avant de retours d’expérience positifs, permettraient d’améliorer l’image des pays. Cela peut passer par des partenariats avec des médias internationaux mais aussi avec des influenceurs ou personnalités très suivis sur les réseaux sociaux. L’art est aussi un vecteur d’image fort, et l’art africain, notamment contemporain, a de plus en plus de place sur la scène internationale. A titre d’exemple, les biennales sur le continent sont des rendez-vous incontournables, attirant chaque année de plus en plus de visiteurs et d’artistes.

    « L’art est aussi un vecteur d’image fort, et l’art africain, notamment contemporain, a de plus en plus de place sur la scène internationale.»

    L’un des enjeux est de montrer une Afrique moderne, incarnée par les créations afro- futuristes et traduite dans les nouveaux produits hôteliers ou mixtes lifestyles que l’on trouve désormais sur le continent (La Maison Palmier ***** – Design Hotels by Marriott à Abidjan, The Social House à Nairobi…).

    Enfin, les pays africains doivent mettre à profit les grands événements qui sont autant de vitrines pour promouvoir leurs territoires à l’échelle internationale : le Sommet du WTTC début novembre 2023 à Kigali, la CAN qui aura lieu début 2024 en Côte d’Ivoire, etc.

    Ninon Lamothe : La promotion du tourisme en Afrique est actuellement fragmentée en 54 initiatives de marketing national, souvent dotées de ressources limitées. Envisage-t-on des initiatives à l’échelle sous-régionale voire continentale pour mutualiser les efforts ?

    Il faut savoir que la mise en commun des efforts de promotion touristique par plusieurs États est déjà rare au niveau international. Pour autant, la promotion du tourisme en Afrique a fait l’objet de discussions et d’initiatives au niveau sous-régional et continental, visant à mutualiser les efforts et maximiser les bénéfices potentiels du secteur pour le continent. La promotion de la « marque Afrique » représente même l’une des dix priorités du programme d’action pour l’Afrique de l’Organisation Mondiale du Tourisme (OMT).

    Néanmoins, les ambitions de l’OMT et de l’Union Africaine à ce sujet se heurtent à un obstacle fondamental lié à la disparité des moyens disponibles et investis par les États africains dans le développement et la communication touristiques. Comme dans tout accord multilatéral, l’élaboration, l’adoption puis la mise en œuvre d’une stratégie commune de promotion touristique nécessiteront du temps et devront être pilotées par une institution faîtière intergouvernementale.

    Ninon Lamothe : Bien que le continent africain soit aujourd’hui l’un des marchés les plus dynamiques dans le secteur hôtelier, les experts estiment que son plein potentiel reste encore largement inexploité. Actuellement, quels sont, à votre avis, les principaux obstacles à une véritable expansion de ce secteur ?

    Le secteur hôtelier africain est très dynamique, du fait d’une demande soutenue, d’un prix moyen élevé et d’un niveau de maturité des marchés portant des perspectives d’évolution. Pour autant, l’investissement se heurte à des obstacles qui ne lui permettent pas d’exploiter tout le potentiel du secteur.

    Le premier frein est le coût du financement, marqué par des taux d’intérêt élevés et la réticence des banques, peu familières des particularités de la filière. Les fonds d’investissement spécialisés, bien qu’existants, sont limités et sélectifs, appliquant des stratégies complexes de mitigation des risques. Ceci pèse sur le coût des projets, accentué par des retards administratifs et de construction. In fine, le taux de matérialisation des projets est particulièrement bas – mais ceux qui sortent de terre sont assurés d’être des succès.

    « In fine, le taux de matérialisation des projets est particulièrement bas – mais ceux qui sortent de terre sont assurés d’être des succès. »

    Un deuxième obstacle réside dans le coût d’entrée sur le marché, demandant adaptabilité et flexibilité des opérateurs comme des investisseurs. Les acteurs panafricains deviennent de plus en plus pertinents dans ce contexte. Par ailleurs, particulièrement dans les destinations secondaires, une approche innovante du développement de produit et l’implantation d’opérateurs internationaux sont nécessaires pour augmenter le volume de clientèles potentielles. Or en l’absence d’incitations politiques, relatives en particulier à l’accès au foncier, aux infrastructures urbaines et de base, et au coût de l’aérien pour le client final, les opérateurs internationaux hésiteront à s’implanter.

    Enfin, la formation de la main-d’œuvre dans le tourisme et l’hôtellerie demeure un défi, surtout dans les pays qui se sont récemment positionnés sur ce secteur, notamment en Afrique de l’Ouest. Le manque d’appétence pour ces métiers et les limites des instituts de formation conduisent les opérateurs à former eux-mêmes leur personnel. L’arrivée d’acteurs internationaux offre des perspectives d’amélioration dans les années à venir.

    Ninon Lamothe : Les pays africains anglophones ont souvent été cités en exemple pour leur dynamisme dans le secteur du tourisme, mais de plus en plus de pays francophones, notamment en Afrique de l’Ouest, cherchent à se démarquer. D’après vous, quels sont les pays de cette sphère africaine francophone qui se distinguent le plus dans ce domaine ?

    Les pays d’Afrique de l’Ouest francophone qui se distinguent à mon sens sont le Sénégal, la Côte d’Ivoire et le Bénin, qui jouissent tous trois de la stabilité politique et sécuritaire indispensable au développement du secteur touristique, ainsi que d’un littoral attractif.

    « Les pays d’Afrique de l’Ouest francophone qui se distinguent à mon sens sont le Sénégal, la Côte d’Ivoire et le Bénin, qui jouissent tous trois de la stabilité politique et sécuritaire indispensable au développement du secteur touristique, ainsi que d’un littoral attractif. »

    Le Sénégal, destination touristique historique portée par ses plages, un riche patrimoine historique, naturel et religieux et les valeurs d’hospitalité de la culture “Teranga”, accueille des clientèles internationales depuis la fin des années 1970. Initialement européenne et de loisirs, sa clientèle touristique s’est diversifiée au fil des années, incluant désormais le tourisme d’affaires, favorisé par le dynamisme économique, en particulier à Dakar. Les investissements majeurs d’acteurs hôteliers internationaux soulignent l’attrait continu du Sénégal, y compris en dehors de la capitale. Autre fait marquant, le récent défilé de la maison de haute couture Chanel à Dakar en 2022 illustre un positionnement sur le volet culturel et créatif, et l’intérêt croissant que suscite la destination Afrique de l’Ouest à l’échelle mondiale.

    La Côte d’Ivoire est aussi une destination ayant le vent en poupe, avec beaucoup de projets hôteliers, particulièrement axés sur le segment des clientèles d’affaires et MICE. Abidjan, la métropole économique, se profile comme un hub sous-régional du tourisme d’affaires, renforcé par l’ouverture du Parc des Expositions et Palais des Congrès. La croissance économique soutenue et la tenue régulière d’événements internationaux d’envergure contribuent à cette dynamique. L’intérieur du pays, avec des projets hôteliers haut de gamme à Assinie, attire l’attention d’investisseurs locaux et panafricains, stimulés par l’excitation entourant la CAN 2023 et le développement des infrastructures routières, dont la route Côtière Abidjan-Grand Béréby ou le corridor Abidjan-Lagos.

    Le Bénin, quant à lui, adopte une approche stratégique ambitieuse avec le tourisme comme pilier central de sa vision de développement, “Bénin Révélé”. Cette stratégie englobe divers segments, du tourisme balnéaire à Avlékété au tourisme de mémoire à Ouidah, en passant par le tourisme culturel mettant en avant le vaudou, le tourisme d’affaires à Cotonou et, à terme, le tourisme animalier dans la région de la Pendjari. Cette diversité dans l’offre touristique vise à attirer une variété de clientèles, aussi bien du Nigéria voisin que des autres pays de la sous-région, d’Europe et d’Amérique du Nord. Les initiatives actuellement déployées, combinées à l’annonce récente de l’ouverture d’un Club Med à Avlékété en 2025, renforcent la confiance des investisseurs et opérateurs, déjà stimulée par l’engagement politique affirmé au plus haut niveau.

    Ninon Lamothe : Comment évaluez-vous la place du secteur touristique au sein du projet de la Zone de libre-échange continentale africaine, dont l’objectif est de créer un marché unique à l’échelle du continent ?

    La libre circulation des biens et des personnes est au cœur de la Zone de Libre-Échange Continentale Africaine (ZLECAf), visant à dynamiser le commerce intra-africain. Le secteur touristique, pivot économique majeur, peut jouer un rôle clé dans la réalisation de ces objectifs.

    La ZLECAf pourrait faciliter les investissements dans le tourisme en réduisant les barrières commerciales et en favorisant une circulation plus fluide des capitaux, des biens et des services. Cette impulsion encouragerait les investissements dans les infrastructures touristiques, stimulant la croissance sectorielle.

    « La ZLECAf pourrait faciliter les investissements dans le tourisme en réduisant les barrières commerciales et en favorisant une circulation plus fluide des capitaux, des biens et des services. »

    La promotion du commerce et de la coopération régionale au sein de la ZLECAf pourrait améliorer la connectivité continentale, notamment dans les transports aériens et terrestres, bénéficiant ainsi au tourisme intra-africain. En favorisant la coopération régionale, la ZLECAf pourrait également inciter à des partenariats entre pays africains dans le domaine du tourisme, créant des circuits touristiques régionaux et promouvant conjointement des destinations. La question cruciale des visas, en pleine évolution en ce moment, serait également adressée.

    L’harmonisation des normes touristiques à l’échelle continentale, comme la standardisation des services hôteliers, pourrait rehausser la qualité et la compétitivité du secteur touristique africain sur la scène mondiale.

    En adoptant une vision continentale, l’élaboration de stratégies et politiques de tourisme durable serait facilitée, apportant des avantages tant aux économies locales qu’à l’environnement.



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  • Mohamed Wade : « L’immobilier doit devenir une classe d’actif “normale” pour les investisseurs institutionnels de notre région »

    Mohamed Wade : « L’immobilier doit devenir une classe d’actif “normale” pour les investisseurs institutionnels de notre région »

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    (AMANDLA CAPITAL) – Amandla Capital Real Estate soutient la stratégie de placements immobiliers des investisseurs institutionnels (assureurs, banques et caisses de retraite) en Afrique de l’Ouest et Centrale. Mohamed Wade, administrateur et Directeur Général de la compagnie basée à Abidjan, a bien voulu répondre à nos questions. 

    Agence Ecofin : Amandla Capital Real Estate est connue comme une société de gestion d’actif immobilier. C’est un métier rare dans notre région. En quoi consiste votre activité ?

    Mohamed Wade : Un gestionnaire d’actif ou asset manager immobilier est un peu comme une SGI qui gère les placements financiers, à deux différences près : nous gérons des portefeuilles d’actifs immobiliers et il n’y a pas encore de régulateur pour notre métier !

    Notre équipe aide les investisseurs institutionnels à définir une stratégie de placement immobilier alignée avec leur politique globale de placement et les contraintes de leurs régulateurs. Nous intervenons sur toute la chaîne de valeur immobilière, de la définition d’une stratégie immobilière à la monétisation d’actifs en passant par la programmation et l’exécution de projets d’investissement, la structuration juridique, financière et fiscale ou l’optimisation et la gestion de portefeuilles immobiliers au quotidien. Amandla Capital doit sa spécialisation dans ce nouveau métier à la confiance que le Groupe SUNU de feu Pathé Dione nous a accordée en 2019. 

    AE : Vous comparez Amandla Capital à une SGI. Que faites-vous de plus que les SGI ?

    Mohamed Wade : Les SGI sont les animatrices principales du marché des capitaux et déploient une panoplie de compétences essentiellement financières.

    En plus des profils financiers, l’équipe d’un asset manager immobilier comme Amandla Capital dispose d’experts dans les métiers de l’immobilier. J’ai fait une partie de ma carrière dans la banque, notamment à IFC et certains de mes collègues viennent de la banque d’affaires ou du private equity. D’autres proviennent de leaders de l’immobilier comme SERTEM, du bâtiment comme Bouygues ou de l’hôtellerie comme Accor Hotels et sont capables de comprendre les cycles du marché immobilier, coordonner des études techniques de conception ou l’exécution de projets immobiliers d’envergure. 

    AE : Vos clients sont donc des investisseurs institutionnels. Quelle place occupe l’immobilier dans leurs placements et que leur propose concrètement Amandla Capital ?

    Mohamed Wade : L’immobilier représente généralement moins de 15% du portefeuille de placements des investisseurs institutionnels dans notre région mais il y a des exceptions.

    Nos clients sont d’abord des institutions financières qui n’ont pas toujours développé des compétences immobilières en interne. Amandla Capital leur permet d’appliquer à l’immobilier la même rigueur stratégique et d’analyse que dans leurs métiers de base.

    Par exemple, un de nos clients réalise un investissement d’envergure dans un immeuble de bureau et notre équipe a su déceler des axes d’amélioration de la rentabilité et de réduction des risques que nous mettons actuellement en œuvre alors que le projet est déjà lancé.

    Autre exemple, nous optimisons actuellement l’allocation entre segments immobiliers du portefeuille de plus de 150 milliards FCFA d’un investisseur institutionnel de premier plan pour améliorer le rendement et la liquidité à long terme selon sa politique de placement et les contraintes prudentielles de son régulateur. 

    AE : Le secteur hôtelier s’est redressé après la profonde crise traversée avec COVID-19. Recommanderiez-vous à un investisseur institutionnel de considérer ce segment immobilier compte-tenu des risques ?

    Mohamed Wade : Oui, sans hésiter mais avec une structure d’exploitation adaptée au besoin de rendement stable d’un investisseur institutionnel. En réalité, l’immobilier hôtelier c’est un actif immobilier classique avec un exploitant unique et des mini-baux d’une nuitée pour les clients de l’hôtel. Le risque d’exploitation est grand et on peut l’isoler à travers un bail hôtelier de longue durée afin de donner des garanties de loyer plus stable à l’investisseur immobilier qui apporte l’essentiel des capitaux. En plus, la gestion hôtelière est un métier très exigeant qui requiert expertise et expérience. La structuration de transactions autour de baux hôteliers répondrait aussi bien aux attentes des investisseurs institutionnels que des opérateurs hôteliers soucieux de limiter les capitaux nécessaires à leur croissance.

    AE : Les immobilisations hors exploitation bancaires (IHE) sont un sujet pressant dans la zone UEMOA depuis la mise en œuvre de nouvelles règles prudentielles par la BCEAO. Comment résoudre les IHE des banques en limitant l’impact sur leurs fonds propres ?

    Mohamed Wade : En effet, depuis 2016, la BCEAO a durci la règlementation prudentielle sur les IHE. Le volume de ces actifs immobiliers issus de la réalisation de garanties sur les prêts et détenus par les banques de l’UEMOA est estimé entre 400 et 500 milliards FCFA, soit un peu moins de 10% de leurs fonds propres en moyenne. A part dans quelques pays comme la Côte d’Ivoire, les marchés immobiliers locaux peineraient à absorber de tels volumes de transaction.

    Notre double compétence financière et immobilière nous permet d’analyser, en même temps, les portefeuilles d’IHE, les marchés immobiliers et les contraintes prudentielles des banques afin de concevoir des solutions sur mesure de monétisation allant de la cession immédiate de ce qui peut l’être à l’atténuation des inévitables moins-values. 

    AE : Pourquoi l’immobilier n’est-il pas coté sur nos marchés à l’instar des OPCI et REIT qu’on trouve ailleurs ?

    Mohamed Wade : C’est un sujet très pertinent sur lequel l’AMF-UMOA et la COSUMAF, les régulateurs des marchés des capitaux en Afrique de l’Ouest et en Afrique Centrale, respectivement, sont penchés depuis quelques années avec l’appui du Groupe de la Banque Mondiale. Il y a eu des avancées dans la zone CEMAC, en 2023, avec les premiers agréments de gestion d’actif immobilier coté. Il reste à traiter la question de la fiscalité en Afrique Centrale et à poursuivre le dialogue avec les autorités des marchés et les administrations fiscales dans l’UEMOA.

    Avec l’appétit pour l’immobilier qui caractérise nos pays, la mise en place d’un cadre adapté devrait augmenter les volumes de transactions pour le plus grand bénéfice de tous les acteurs du marché des capitaux.

    AE : Comment voyez-vous évoluer le marché immobilier en Afrique de l’Ouest et Centrale dans la prochaine décennie ?

     Mohamed Wade : L’immobilier doit devenir une classe d’actif “normale” pour les investisseurs institutionnels de notre région. Pour y parvenir, nos marchés immobiliers auront besoin d’acteurs spécialisés afin de créer un écosystème plus transparent, plus fiable et qui offrira un niveau de performance plus élevé et prévisible.

    Un gestionnaire d’actif immobilier comme Amandla Capital et ses clients institutionnels ont besoin de plus de promoteurs immobiliers respectant les délais, d’agences pour l’immobilier professionnel, de facility managers pour l’entretien et la maintenance, de cabinets locaux d’étude de marché, d’experts immobiliers rompus aux méthodes d’évaluation financières, etc.

    Il nous faudra aussi faire revenir les talents immobiliers issus du continent et qui excellent ailleurs. Ça va se mettre en place à des rythmes différents dans toute la région mais c’est ça l’avenir du secteur !

     



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