Category: Opinions

  • Mali, Niger et Burkina Faso dévoilent le drapeau de l’AES –

    Mali, Niger et Burkina Faso dévoilent le drapeau de l’AES –

    Près d’un mois après leur retrait officiel de la Communauté économique des États de l’Afrique de l’Ouest (CÉDÉAO), le Mali, le Niger et le Burkina Faso ont franchi une nouvelle étape dans la consolidation de leur alliance. Réunis à Bamako ce samedi 22 février, les ministres de l’Alliance des États du Sahel (AES) ont présenté le drapeau officiel de la confédération.

    Le lancement du drapeau, validé par les chefs d’État des trois pays membres, s’est tenu lors d’une réunion présidée par le Premier ministre malien Abdoulaye Maïga. Selon un communiqué du bureau d’information de l’AES, l’étendard est composé d’un fond vert arborant au centre le logo de l’Alliance.

    « La couleur verte symbolise l’espoir et la prospérité, la renaissance et le renouveau. Elle incarne également les immenses ressources naturelles de l’espace confédéral et les aspirations communes à un avenir de prospérité partagée », précise le communiqué.

    Cette annonce intervient au lendemain de la réaction des Nations Unies concernant le retrait officiel des trois pays de la CÉDÉAO. Vendredi, Leonardo Santos Simão, Représentant spécial du Secrétaire général des Nations Unies pour l’Afrique de l’Ouest et le Sahel, a plaidé pour l’ouverture d’un dialogue entre l’AES et l’organisation sous-régionale.

    « Nous respectons le droit des nations à s’unir autour de leurs intérêts communs », a déclaré M. Simão à l’issue d’une rencontre avec le Premier ministre malien. Il a appelé à la mise en place d’un cadre de coopération entre les deux entités afin de préserver la stabilité et favoriser le développement dans la région.

  • un vol direct entre le Togo et la Barbade à l’étude –

    un vol direct entre le Togo et la Barbade à l’étude –

    Une délégation togolaise conduite par le maire d’Agoé-Nyivé 1, Akoété Adanbounou, a échangé avec le ministre barbadien du Tourisme et des Transports internationaux, Ian Gooding-Edghill, sur la possibilité d’un vol direct entre Lomé et Bridgetown.

    Les discussions se sont tenues le mardi 25 février 2026 au siège du ministère à One Barbados Place, Warrens, St. Michael.

    Alors que le Togo et la Barbade bénéficient déjà d’un accord d’exemption de visa, les échanges ont principalement porté sur la mise en place d’une liaison aérienne directe d’une durée estimée entre huit et neuf heures.

    Le ministre Ian Gooding-Edghill a exprimé la volonté de la Barbade d’établir une telle connexion, soulignant que la première étape serait la signature d’un accord sur les services aériens (ASA). Selon lui, cette liaison directe offrirait de nombreuses opportunités, notamment dans les domaines du tourisme, du commerce, de l’investissement et du transport de marchandises.

    Le maire Akoété Adanbounou a salué cette initiative, mettant en avant les bénéfices d’un lien aérien direct entre les deux pays. Il a également évoqué la possibilité pour le Togo de devenir un hub pour les vols en provenance et à destination de la Barbade et de l’ensemble de la région caraïbéenne, grâce à Asky Airlines, qui bénéficie d’un partenariat stratégique et technique avec Ethiopian Airlines.

    Pour concrétiser ce projet, le ministre barbadien a proposé la mise en place d’un groupe de travail réunissant des représentants des ministères du Tourisme et des Affaires économiques ainsi que d’Invest Barbados. Il a également encouragé la partie togolaise à constituer une équipe similaire afin de coordonner les actions et d’élaborer la logistique nécessaire à la réalisation de cette liaison aérienne.

  • British High Commissioner explores new trade partnerships with Togo –

    British High Commissioner explores new trade partnerships with Togo –






    The Togolese head of State, Faure Essozimna Gnassingbé met with the British High Commissioner to Togo, Harriet Thompson, on Wednesday in Lomé to discuss bilateral cooperation across various sectors.

    Following the meeting, High Commissioner Thompson emphasized the growing interest of British businesses in the Togolese market. “We discussed cooperation in trade and business. Our companies are eager to collaborate with Togolese enterprises, engage in trade, and invest in the country,” she stated.

    According to the presidential cabinet, the discussions also covered defense and security issues, particularly in the fight against terrorism in Togo and the wider West African region. Both parties explored avenues for experience-sharing to strengthen security efforts.



  • La Russie exprime son soutien à la Confédération de l’Alliance des États du Sahel –

    La Russie exprime son soutien à la Confédération de l’Alliance des États du Sahel –

    La Russie a exprimé son appui à la Confédération de l’Alliance des États du Sahel (AES), regroupant le Burkina Faso, le Mali et le Niger, la qualifiant de « solution africaine aux problèmes africains ». Cette déclaration a été faite jeudi par Tatiana Dovgalenko, directrice du département du partenariat avec l’Afrique au ministère russe des Affaires étrangères, lors d’une interview accordée à l’agence RIA Novosti.

    Selon Mme Dovgalenko, la création de cette confédération marque une étape clé dans la coordination des efforts des trois États sahéliens pour renforcer leur sécurité nationale et relever les défis socio-économiques. Elle a souligné que cette initiative répond aux aspirations des populations locales et contribue à la mise en place d’un nouveau cadre de sécurité régionale.

    La diplomate a également mis en cause les puissances occidentales dans la détérioration de la situation sécuritaire au Sahel. Elle a rappelé que l’intervention occidentale en Libye en 2011 avait favorisé la propagation des groupes djihadistes affiliés à Al-Qaïda et à Daech dans la région. Elle a salué les progrès réalisés par l’Alliance des États du Sahel, notamment la reprise progressive du contrôle des territoires nationaux par les gouvernements militaires en place. Elle a précisé que la formation d’une force armée unifiée, composée d’environ 5 000 soldats, était sur le point d’être finalisée.

    Dans ce contexte, la Russie apporte un soutien militaire aux trois pays sahéliens, incluant la livraison d’équipements, l’envoi de spécialistes, la formation des forces armées et des forces de l’ordre, ainsi que des initiatives de développement socio-économique.

    Cette coopération se renforce alors que le Burkina Faso, le Mali et le Niger ont rompu leurs alliances militaires avec la France et d’autres partenaires occidentaux au profit d’un rapprochement avec Moscou.

  • Ouattara et Mahama plaident pour le retour des pays de l’AES dans la CEDEAO –

    Ouattara et Mahama plaident pour le retour des pays de l’AES dans la CEDEAO –

    La question du retrait du Burkina Faso, du Mali et du Niger de la Communauté économique des États de l’Afrique de l’Ouest (CEDEAO) continue d’alimenter les débats. Ce mercredi 05 mars 2025, lors d’une conférence de presse conjointe à Abidjan, les présidents ivoirien Alassane Ouattara et ghanéen John Dramani Mahama ont réaffirmé leur souhait de voir ces pays réintégrer l’organisation régionale.

    En visite officielle en Côte d’Ivoire, le chef de l’État ghanéen a échangé avec son homologue ivoirien sur plusieurs sujets, notamment les relations bilatérales entre leurs pays et la situation dans la sous-région. « Nous avons noté la nécessité d’apporter une assistance à ces pays frères pour leur permettre de faire face aux besoins humanitaires et sécuritaires », a déclaré Alassane Ouattara avant de s’adresser à son visiteur : « Nous vous faisons confiance monsieur le président pour qu’à l’occasion de vos entretiens, vous puissiez les convaincre de rester dans la CÉDÉAO ».

    John Mahama va abonder dans le même sens, soulignant l’importance d’une intégration régionale renforcée. « Il vaut mieux être dans un groupe de quinze que de rester à trois », a-t-il affirmé, une position appuyée par le président ivoirien, qui a insisté sur les avantages de l’unité ouest-africaine.

    Toutefois, du côté des pays de l’Alliance des États du Sahel (AES), le ton reste ferme. Le Burkina Faso, le Mali et le Niger, qui ont officialisé leur départ de la CEDEAO en janvier dernier, affirment ne pas envisager de retour. Les dirigeants de l’AES, tous issus de gouvernements militaires, dénoncent une organisation qu’ils jugent inféodée à des intérêts extérieurs, notamment français.

  • Vers un apaisement des tensions avec la CEDEAO ? –

    Vers un apaisement des tensions avec la CEDEAO ? –

    Depuis son élection en décembre dernier, le président ghanéen John Dramani Mahama multiplie les efforts pour réintégrer le Mali, le Niger et le Burkina Faso au sein de la Communauté économique des États de l’Afrique de l’Ouest (CEDEAO). Lors de sa visite à Abidjan le 5 mars, il a réaffirmé cette ambition devant son homologue ivoirien Alassane Ouattara, déclarant : « C’est mieux de rester en groupe de 15 qu’en groupes de trois ».

    Mahama a entamé sa tournée par Bamako, où il a été accueilli à l’aéroport par le président de la Transition, le Colonel Assimi Goïta. À l’issue de cette rencontre, il a annoncé la tenue prochaine de la Grande commission mixte de coopération Mali-Ghana et a réitéré la disponibilité des installations portuaires ghanéennes pour faciliter les échanges commerciaux du Mali, du Niger et du Burkina Faso, pays enclavés.

    Le départ des trois États de la CEDEAO a également été au cœur des discussions. John Dramani Mahama a pris le temps d’écouter les préoccupations du gouvernement militaire, avant de plaider pour un dialogue constructif. « Il devrait y avoir un minimum de respect mutuel entre la CEDEAO et les trois pays de l’Alliance des États du Sahel (AES) », a-t-il souligné devant la presse, ajoutant que « le manque de confiance est à la base des discordes, mais nous pensons que c’est encore possible de trouver un terrain d’entente ».

    Outre la question de l’intégration régionale, les discussions portent également sur la coopération en matière de sécurité. Le Ghana, qui pilote l’« Initiative d’Accra », une stratégie distincte de celle de la CEDEAO pour lutter contre le terrorisme, entend jouer un rôle clé dans la stabilisation de la sous-région.

  • Au Togo, les forteresses menacées du Koutammakou – Jeune Afrique

    Au Togo, les forteresses menacées du Koutammakou – Jeune Afrique

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    Sécurité, démocratie, économie… Le Togo à l’épreuve

    Dans le nord-ouest du Togo, le Koutammakou s’étire sur des dizaines de milliers d’hectares depuis la rivière Kéran pour déborder sur le Bénin voisin. S’y dressent des centaines de bastilles en terre crue, dont l’allure évoque tantôt une petite forteresse, tantôt une grande termitière, sur lesquelles les caïlcédrats projettent leur ombre.

    Ces takienta (ou sikien, en ditammari, la langue locale) sont les habitats des Batammariba, « ceux qui façonnent la terre » ou « les architectes de terre ». En 2018, les 50 000 ha qui constituent la partie togolaise du Koutammakou comptaient 1 800 de ces édifices. En 2020, une centaine avait disparu et, selon le ministère de la Culture togolais, leur nombre continue de décroître. 

    Labellisé « Paysage culturel vivant »

    Pourtant, ces takienta et leurs tourelles couleur de fer surplombées de greniers ont été classées au patrimoine mondial de l’Unesco en 2004. Un label « paysage culturel vivant » qui a fait du Koutammakou et du mode de vie de ses quelque 22 000 habitants (selon le dernier recensement effectué en 2010) le premier site classé au Togo. 

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    « C’est un exemple remarquable de système de peuplement traditionnel du Togo, caractérisé par une architecture exceptionnelle », assure Assinguime Mafissa, directrice de la planification et du développement touristique au ministère de la Culture. En effet, le Koutammakou s’illustre tant pour l’architecture de ses habitations, que l’on fait remonter au XVIe siècle, que pour ses pratiques traditionnelles. Les deux étant fortement imbriquées. 

    En quête d’équilibre

    Ce précieux héritage est confronté à des menaces de natures diverses, parmi lesquelles la raréfaction des ressources, l’urbanisation et l’aspiration des populations à davantage de modernité. « Il y a nécessairement une concurrence de la part du monde extérieur, admet Assinguime Mafissa. Depuis le début des années 2010, on a vu apparaître de plus en plus de constructions en dur dans la zone. L’État tâche de mettre en place des garde-fous pour ne pas dénaturer le paysage, mais les populations, qui prétendent à un mode de vie plus moderne, ne doivent pas subir ce statut patrimonial. » 

    En quête d’équilibre, l’État plaide en faveur de l’aménagement d’infrastructures modernes dans la limite de la zone urbaine de Nadoba, à l’est du site, afin de répondre aux besoins socio-économiques élémentaires des populations. Parallèlement, il entend inciter à la construction et à l’entretien des takienta, notamment en s’assurant de la transmission des techniques architecturales et en réintroduisant certaines ressources sur le site.  

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    C’est le cas de certaines essences de bois nécessaires à la charpente des édifices, qui ont lentement perdu du terrain face à la coupe dérégulée opérée pour la fabrication du charbon. Une raréfaction à laquelle Lomé compte répondre en soutenant des pépinières locales chargées de réintroduire certaines espèces endogènes. Un plan estimé 3 milliards de F CFA (environ 4,5 millions d’euros) a été établi, qui comprend également un volet touristique, dont la mise en œuvre devrait démarrer avant 2025. 

    Retour des touristes 

    Koutammakou accueillait environ 1 500 visiteurs chaque année, mais leur nombre s’est réduit de deux tiers depuis la pandémie de Covid. Pour les inciter à revenir, l’État mise sur la construction d’une infrastructure hôtelière d’une trentaine de chambres et de bungalows rappelant les édifices en terre crue, ainsi que sur l’aménagement de circuits pédestres. 

    Ce projet sur trois ans reste lui aussi indexé à une menace nouvelle : à une centaine de kilomètres de la frontière avec le Burkina Faso, le pays subit les assauts de plus en plus répétés de groupes armés terroristes venus du Sahel. Une menace prise en compte par le gouvernement, qui promet que, pour l’heure, « tout est sous contrôle ». 

     

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  • Charles Kokouvi Gafan : « AGL Togo contribue au renforcement du port de Lomé » – Jeune Afrique

    Charles Kokouvi Gafan : « AGL Togo contribue au renforcement du port de Lomé » – Jeune Afrique

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    Dans ce dossier

    Sécurité, démocratie, économie… Le Togo à l’épreuve

    Principale interface portuaire le long de la côte ouest-africaine depuis l’arrivée de la compagnie maritime italo-suisse Mediterranean Shipping Company (MSC) en 2014, le Port autonome de Lomé (PAL) s’apprête à passer un nouveau cap grâce, encore, au premier armateur mondial. En officialisant, en décembre 2022, le rachat des actifs de Bolloré Africa Logistics (BAL), MSC est devenu l’opérateur des deux terminaux à conteneurs du PAL.

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  • Gerry Taama : « Au Togo, l’opposition c’est moi » – Jeune Afrique

    Gerry Taama : « Au Togo, l’opposition c’est moi » – Jeune Afrique

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    Sécurité, démocratie, économie… Le Togo à l’épreuve

    Élu député lors des législatives de 2018, Gerry Taama, le fondateur du Nouvel engagement togolais (NET, 3 sièges) préside le groupe parlementaire NET-Parti des démocrates panafricains (PDP, 1 siège). À 48 ans, l’ancien officier revient pour Jeune Afrique sur son premier mandat au sein de l’Assemblée nationale, sur le positionnement et le rôle de son parti au cours de la législature qui s’achève et explique comment il entend changer la donne en préparant les prochaines législatives qui doivent se tenir d’ici à la fin de l’année 2023.

    Jeune Afrique : Que retenez-vous de l’action de votre parti au cours de cette VIe législature ?

    Gerry Taama : Le bilan est mitigé. Nous sommes entrés à l’Assemblée nationale avec l’envie de faire en sorte que, pour une fois, elle soit à l’initiative de propositions de loi. Nous en avons introduit trois qui, malheureusement, n’ont pas quitté le bureau de l’Assemblée. C’est un véritable regret. Néanmoins, nous sommes les députés qui ont le plus souvent interpellé le gouvernement, avec 39 interpellations en près de cinq ans.

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  • Togo bowl : un design culinaire à capitaliser – Jeune Afrique

    Togo bowl : un design culinaire à capitaliser – Jeune Afrique

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    Le Festival la marmite (Fesma), dont la deuxième édition s’est tenue du 26  avril au 7  mai 2023 à Lomé, est un événement majeur pour la valorisation et la vulgarisation des savoirs et savoir-faire liés aux cuisines du Togo. Si plusieurs festivals culinaires ou apparentés ont vu le jour en Afrique ces dernières années, force est de constater qu’ils sont bien nombreux à avoir fait long feu. Parmi les raisons qui peuvent expliquer ces disparitions précoces, il y a sans doute un manque de vision gastrostratégique globale et cohérente.

    À LireLe chef togolais Senda D. Waguena, véritable globe-trotter des saveurs

    Les organisateurs de ces rencontres culturelles ne sont pas toujours en mesure de se fixer des objectifs clairs, de mobiliser les intelligences, d’actionner les leviers et d’atteindre des résultats précis. Lesquels résultats ont de véritables répercussions sur les processus décisionnels des consommateurs, des entrepreneurs, des industriels et des gouvernants.

    Le thème retenu pour l’édition de cette année est  « Cuisine et ODD : repenser la culture, le partage et la consommation des aliments ». Les Objectifs de développement durable (ODD) font généralement référence à une mise en œuvre de politiques mondiales visant à réduire les inégalités sociales, tout en rapprochant les humains où qu’ils soient. Dans cette dynamique d’inclusion, « le partage et la consommation des aliments » est une problématique fondamentale qu’il convient de traiter, quitte à l’aborder sous un angle assez inattendu.

    Plaisir de voir, désir de consommer

    Les cuisines togolaises sont d’une richesse insoupçonnée. Elles sont, pour le dire en quelques mots, le reflet de la diversité ethnique et écologique du pays. Concrètement, il existe une quarantaine de cuisines au Togo, ce qui correspond plus ou moins au nombre d’ethnies qu’il y a dans le pays. Bien évidemment, plusieurs d’entre elles peuvent avoir des cuisines similaires ou proches, selon qu’elles revendiquent une ascendance commune ou une proximité culturelle. Pour autant, elles restent distinctes. Cette gastrodiversité peut donner lieu in fine à une pluralité de créations gustatives et artistiques dans l’assiette.

    À LireChristian Abégan : « L’Afrique doit reconsidérer sa place dans le monde culinaire »

    En cuisine, lorsqu’on attache une importance à la séduction et à la satisfaction des fins gourmets, le dressage est un aspect qui ne saurait être négligé. Mieux encore, il doit absolument être pris en compte. Cette exigence ou recommandation tient au fait que nous convoquons nos cinq sens quand nous mangeons et buvons. L’organe de la vue intervient souvent en premier lorsque des spécialités nous sont présentées. De fait, le dressage, c’est le plaisir de voir et le désir de consommer.

    Une mauvaise présentation peut être un prétexte pour pratiquer une cuisine bashing, dénigrant ainsi une personne, une communauté ou un pays à travers sa cuisine

    La présentation des plats est d’autant plus importante que négliger ou omettre cet aspect fait partie des manquements couramment relevés, à tort ou à raison, dans les cuisines africaines en général, et togolaises en particulier. Ainsi, pour certaines personnes avisées, les mets du continent, tels qu’ils sont disposés dans l’assiette, ne donnent pas envie d’être goûtés, encore moins d’être consommés, pour l’unique et simple raison que leurs rendus visuels sont peu invitatifs. En outre, on peut noter qu’une mauvaise présentation peut constituer un prétexte pour des internautes mal intentionnés de pratiquer une cuisine bashing, dénigrant ainsi une personne, une communauté ou un pays à travers sa cuisine.

    © Facebook Festival la marmite

    À l’heure où les réseaux sociaux tels que Facebook, Twitter, Instagram et Pinterest constituent un outil efficace pour la vitalité, la promotion et la diffusion des cuisines du monde entier, il se dégage, pour un regard averti, une constance stylistique sur presque toutes les photos des spécialités alimentaires et culinaires du Togo qui y sont régulièrement publiées ces dernières années.

    À LireTogo : voyage en cuisine avec la cheffe Olivia de Souza

    Allusion est faite ici à un design culinaire assez caractéristique, qu’on pourrait désormais appeler le Togo bowl. Il ne s’agit ni plus ni moins que d’une signature reconnaissable parmi tant d’autres. Rappelons tout de même qu’un rapprochement peut être fait avec le poke bowl, cette spécialité hawaïenne qui se compose, entre autres, de riz vinaigré, de dés de poisson cru mariné et d’une pluralité de légumes et fruits découpés.

    Sifio, koliko et koko

    Au pays des pâtes culinaires, des sauces de piment, des frites d’igname ou de bananes plantains, des bouillies de céréales ou de tubercules, des produits carnés ou de la mer et des sauces de légumes feuilles, les « foodistas » ont une façon plutôt particulière de présenter leurs préparations.

    À LireLa recette du wahé, souris d’agneau confite, par le Togolais Senda D. Waguena

    On aura, par exemple : « Un plat de sifio, composé d’un bol de pinon, du poisson frit, du shito et une garniture de légumes ; une assiette de kom, pour sa part, sera constituée d’une papillote végétale de pâte culinaire, des morceaux de croupion de dinde, du moyo et des rondelles d’oignon rissolées ;  un hors-d’œuvre de koliko, en ce qui le concerne, aura des frites d’igname, des tchitchinga et du nougbagba ; et un bol de koko, enfin, ira avec de la bouillie de sorgho aromatisée, des gawou et du shito. »

    À bien y regarder, ces spécialités et bien d’autres encore ont quelque chose en commun : elles sont faites d’une composition d’aliments, souvent en petites quantités, disposés dans une assiette. Cette manière de présenter les plats est typiquement togolaise. De ce point de vue, il serait intéressant de capitaliser cet atout, notamment en le codifiant formellement.

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    On peut toutefois regretter que les photos postées ne soient généralement pas toujours de bonne qualité. Or, comme nous le savons, le dressage est constitué de deux aspects : la présentation et la représentation. Les foodies, y compris les professionnels des métiers de bouche du Togo, gagneraient à prendre la mesure du rôle élémentaire du design culinaire et de la photographie culinaire dans la conquête des ventres, du cœur et de l’esprit. Pour ce faire, ils pourraient codifier le Togo bowl, et se former à la photographie pour mieux articuler leur soft power culinaire.

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