Category: Politique National

  • Le chef de l’Etat Faure Essozimna Gnassingbé nomme 20 sénateurs – Togo-Presse

    Le chef de l’Etat Faure Essozimna Gnassingbé nomme 20 sénateurs – Togo-Presse

    Conformément aux dispositions en vigueur, le président de la République Faure

    Essozimna Gnassingbé a nommé par décret le 5 mars 2025 le tiers restant du

    Sénat à l’issue des sénatoriales du 15 février 2025, soit 20 sénateurs sur les 61.

    Liste des sénateurs nommés par décret n°2025-23/PR du 05 mars 2025

    1. Madame ABOUGNIMA K. Molgah
    2. Monsieur AKOUETE Yaovi Beliki
    3. Monsieur ALIPUI Sénanu Koku
    4. Monsieur AZIABLE Koami N’kunu
    5. Madame BALOUKI-LEGUEZIM Bernadette
    6. Madame BATIKRANA Kpenta épouse BALAKA
    7. Monsieur BOURAÏMA Inoussa
    8. Madame DANGBUIE Afi Xolali Pascaline
    9. Madame DJIDONOU Akpénè
    10. Monsieur JOHNSON Togbé Ampah
    11. Monsieur KABOUA Essokoyo Abass
    12. Monsieur KAGBARA Uleija Y. M. Innocent
    13. Monsieur KOFFIGOH Kokou Joseph
    14. Monsieur KOLANI Lardja
    15. Madame KOUVAHEY Amoko Holadem
    16. Madame KPEGBA Kafui
    17. Madame LAMBONI-KABISSA Issoyotou
    18. Madame SANKAREDJA Moni épouse SINANDJA
    19. Madame SANT’ANNA Edwige Clara Ayawovi veuve AYAYI-ATAYI
    20. Monsieur TCHASSONA Traoré Mouhamed
  • Un rapport économique de référence sur le Togo : YEARBOOK TOGO 2022-2023

    Un rapport économique de référence sur le Togo : YEARBOOK TOGO 2022-2023

    Le YEARBOOK TOGO 2022-2023 est un outil de promotion de l’investissement au Togo. Il fournit des analyses détaillées sur des secteurs clés comme l’agro-industrie, l’énergie, les mines,
    et le tourisme. Ce rapport vise à éclairer les investisseurs potentiels en présentant les réalisations économiques et les projets prioritaires du gouvernement.
    Disponible en ligne et distribué à travers les ambassades togolaises et événements internationaux, il sert de guide stratégique pour encourager les investissements et promouvoir une croissance durable au Togo.

  • Élections au Togo en Suspens : Entre Manœuvres Politiques et Quête de Transparence, le Pays S’interroge

    Élections au Togo en Suspens : Entre Manœuvres Politiques et Quête de Transparence, le Pays S’interroge

    Dans le paysage politique actuel du Togo, la reprogrammation des élections législatives et régionales, prévues initialement pour fin 2023, a provoqué un débat animé. Contrairement à ce que certains acteurs politiques suggèrent, cette décision, annoncée par le Gouvernement le 27 novembre 2023 pour la fin du premier trimestre 2024, n’est pas une fixation de date mais plutôt un délai indiqué pour l’organisation des élections. Cette analyse vise à clarifier la situation, en mettant en lumière des faits et des aspects juridiques qui remettent en question la validité des critiques adressées au Gouvernement.
    Le Rôle de la CENI : Au-delà des Perceptions Politiques
    Il est essentiel de comprendre que le Gouvernement togolais n’est pas directement responsable de la fixation des dates électorales. Cette responsabilité incombe à la Commission Électorale Nationale Indépendante (CENI). Dans un exercice d’autonomie, la CENI propose un calendrier électoral qui est par la suite validé par le Gouvernement. Le report des élections résulte des défis logistiques et administratifs auxquels la CENI a dû faire face, et non d’une manœuvre politique délibérée.
    Les Demandes de Certains Responsables Politiques et Leur Impact
    Les demandes de certains responsables politiques, notamment de l’opposition, ont été un facteur clé dans la reprogrammation des élections. Leur insistance pour un nouveau recensement électoral, au lieu de se contenter d’une révision classique à laquelle il aurait été possible de procéder, a causé un retard notable. De plus, la demande d’un audit externe du fichier électoral, bien que légitime dans sa recherche de transparence, a également contribué à prolonger les préparatifs. L’audit, réalisé par l’Organisation Internationale de la Francophonie et achevé le 17 novembre 2023, a rendu impossible le maintien de la date initialement prévue.
    La Légitimité de l’Assemblée Nationale en Question
    Quant aux allégations concernant la légitimité de l’Assemblée Nationale après le 31 décembre 2023, il convient de se référer à l’Article 52 de la Constitution togolaise. Cet article stipule que l’Assemblée en place reste légitime jusqu’à l’élection d’une nouvelle Assemblée, en cas de non-tenue de nouvelles élections. Cette clause constitutionnelle garantit la continuité démocratique et institutionnelle du pays.
    En conclusion, la reprogrammation des élections au Togo est le reflet d’une situation complexe, mêlant exigences procédurales et défis techniques. Les accusations d’un report intentionnel et de délégitimation de l’Assemblée Nationale, bien que largement relayées, s’écartent des réalités concrètes et des principes constitutionnels. Une approche équilibrée est essentielle, reconnaissant les défis de l’organisation d’élections démocratiques et le respect des mécanismes institutionnels. Ce report, loin d’être une manœuvre politique, est en réalité une démarche du Gouvernement togolais pour garantir des élections libres, justes et transparentes, en accord avec les aspirations démocratiques du peuple togolais.

  • En Afrique, les gouvernements tournent le dos aux subventions au carburant

    En Afrique, les gouvernements tournent le dos aux subventions au carburant

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    Début octobre, le président nigérian, Bola Tinubu, a réussi in extremis à désamorcer un appel à la grève nationale. En annonçant des transports publics moins chers et une hausse temporaire du salaire minimum pour les travailleurs les moins bien payés, le dirigeant de la première économie d’Afrique a tenté de répondre au mécontentement qui gronde face à un quotidien toujours plus cher.

    Nourrie par les conséquences de la guerre en Ukraine, cette inflation galopante est aussi le revers des réformes spectaculaires initiées par le chef de l’Etat dès son arrivée au pouvoir, fin mai : la libéralisation du naira (la monnaie nationale) et plus encore la suppression des subventions aux carburants. La fin de ce dispositif a entraîné un triplement du prix de l’essence, qui s’est répercuté sur le coût des transports, de la nourriture ou de l’électricité.

    Douloureuse, la mesure a tout de même été applaudie par les investisseurs et le Fonds monétaire international (FMI), alors que le pays est lesté par une dette dont le remboursement absorbe plus de 90 % des revenus de l’Etat. Les subventions au carburant ont coûté près de 10 milliards de dollars l’an dernier (environ 9,4 milliards d’euros), soit un cinquième du budget fédéral et « quatre fois le montant dépensé pour la santé », rappelle le FMI dans son nouveau rapport consacré aux perspectives économiques en Afrique subsaharienne. L’institution s’y félicite qu’à l’instar du Nigeria, plusieurs pays du continent « ont entamé d’importantes réformes des subventions à l’énergie afin de se ménager la marge de manœuvre nécessaire à des dépenses de développement ».

    « Certains Etats n’ont plus le choix »

    De fait, du Sénégal à l’Angola en passant par le Ghana, la Zambie ou le Congo, des réformes sont annoncées ou déjà mises en œuvre pour réajuster à la hausse le prix des produits pétroliers. Une décision souvent impopulaire, mais « la position budgétaire de certains Etats s’est tellement détériorée qu’ils n’ont plus le choix », estime Luc Eyraud, directeur des études au département Afrique du FMI.

    Alors que l’endettement n’a cessé de grimper ces dernières années, les pays sont désormais piégés par la remontée globale des taux d’intérêt, qui fait flamber les coûts d’emprunt. Sans compter la facture pétrolière, qui a démesurément gonflé aux premiers mois du conflit russo-ukrainien, y compris au sein des pays producteurs de pétrole, qui achètent l’essentiel de leur carburant raffiné à l’étranger.

    L’Angola a ainsi consacré l’an dernier 1 900 milliards de kwanzas (environ 2,2 milliards d’euros) au contrôle des prix des carburants, soit plus de 40 % des dépenses affectées aux programmes sociaux, selon le FMI. Ce grand producteur d’hydrocarbures a annoncé en juin le retrait progressif des subventions d’ici à 2025. Même calendrier au Sénégal, où le montant des aides associées aux produits énergétiques a représenté en 2022 plus de 4 % du PIB. Au Congo-Brazzaville, classé comme surendetté et sous programme FMI, le gouvernement s’est résolu à diminuer ses aides de 30 % entre février et juillet. L’an dernier, ce poste budgétaire était équivalent à ce que le pays a dépensé pour tout le secteur de la santé.

    « Outre le fait que ces subventions coûtent souvent plusieurs points de PIB au détriment d’autres dépenses, elles ont un effet très régressif car elles profitent à tout le monde, y compris et de façon souvent disproportionnée aux plus riches », insiste Luc Eyraud.

    Mais leur retrait est généralement éprouvant pour l’ensemble de la population. « Cela renchérit les prix à la pompe, mais aussi le coût des transports collectifs et de l’approvisionnement alimentaire, qui sont de gros postes de dépense pour les ménages pauvres, souligne Dominique Fruchter, économiste chargé de l’Afrique de l’Ouest à la Coface. Il y a aussi un impact pour les petites industries qui fonctionnent grâce à des générateurs. Au Nigeria par exemple, elles sont très nombreuses. »

    Mesures de compensation

    Le FMI et la Banque mondiale réclament de longue date l’arrêt de ces programmes de réglementation des prix, tout en préconisant d’y associer des mesures de compensation ciblant les plus pauvres. Mais l’exercice peut se révéler très complexe dans des pays qui manquent de données fiables sur leur population.

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    Au Nigeria, le registre officiel comptabilisant les ménages vulnérables recense quelque 60 millions d’individus. La Banque mondiale, elle, estime leur nombre à près de 90 millions de personnes. Et celui-ci pourrait monter jusqu’à 100 millions, suivant la suppression des subventions au carburant, si le gouvernement ne parvient pas à accompagner correctement les segments de la population les plus fragiles. Dans un rapport publié en juin, l’institution exhortait le gouvernement à publier intégralement les montants de la future compensation, les critères d’éligibilité et les mécanismes de transfert afin de permettre à la société civile d’en contrôler le respect.

    « Quand on coupe une subvention, cela peut permettre une économie significative, mais aussi alimenter un climat de défiance dans des pays où la transparence n’est pas suffisante », indique Rabah Arezki, directeur de recherches au CNRS et ancien chef économiste de la Banque africaine de développement (BAD) : « Les gens demandent : où va l’argent ? »

    En Angola, cinq personnes ont été tuées en juin lors des manifestations qui ont suivi l’annonce de la réforme. « Nous en tirons les leçons », a assuré mardi 10 octobre, en marge des assemblées générales du FMI et de la Banque mondiale, la ministre angolaise des finances, Vera Esperança dos Santos Daves de Sousa. Au point de ralentir, voire d’interrompre le mouvement ? « Tout est ouvert », a-t-elle indiqué.

    Au Kenya, le président William Ruto avait aboli les subventions au carburant lors de son arrivée au pouvoir, en septembre 2022. Alors que le pays a été secoué ces derniers mois par de violentes manifestations antigouvernementales contre la cherté de la vie, des aides temporaires ont été rétablies en août. Preuve qu’il n’est guère aisé de supprimer d’un trait de plume ces mesures de réglementation des prix. « Aujourd’hui, forcés par la conjoncture, les pays procèdent à des coupes claires, résume Rabah Arezki. Mais il est déjà arrivé par le passé que ces subventions soient enlevées puis remises sous la pression des soulèvements. »

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  • Les Africains s’inquiètent des répercussions de la taxe carbone européenne sur leur économie

    Les Africains s’inquiètent des répercussions de la taxe carbone européenne sur leur économie

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    Pour les pays africains, partenaires commerciaux de l’Union européenne (UE), c’est une forme de compte à rebours qui vient de s’enclencher. Début octobre, les Vingt-Sept ont lancé la phase d’essai de leur « mécanisme d’ajustement carbone aux frontières » (MACF). Celui-ci réclame aux entreprises européennes de déclarer le contenu en carbone de leurs importations de produits considérés comme très polluants : le fer, l’acier, le ciment, l’aluminium, les engrais et l’hydrogène. D’ici à 2026, ce dispositif imposera une taxe sur le CO₂ émis lors de leur fabrication à l’étranger. L’enjeu est d’empêcher les délocalisations et la concurrence déloyale de producteurs dans des régions où les réglementations climatiques sont moins strictes qu’au sein de l’UE.

    L’entrée en vigueur est donc progressive. « Mais l’Afrique n’est pas préparée. Et elle ne le sera pas dans trois ans », alerte l’experte en diplomatie climatique Faten Aggad. Ex-conseillère à la Fondation africaine pour le climat, cette dernière a réalisé avec David Luke, professeur à la London School of Economics, une étude visant à chiffrer les répercussions de cette future taxe pour le continent. « L’impact sur les pays africains serait plus important, en proportion de leur PIB, que sur toutes les autres régions », concluent-ils, rappelant que l’UE est un marché majeur pour les exportateurs africains spécialisés dans les produits ciblés par le MACF.

    Selon l’étude, la baisse des exportations pourrait réduire le PIB africain de 0,91 %, soit l’équivalent de 25 milliards de dollars (près de 24 milliards d’euros). « Pour replacer ces chiffres dans leur contexte, les pertes annuelles dues à la taxe aux frontières représentent, en valeur, trois fois le budget de la coopération au développement que l’UE s’est engagée à consacrer à l’Afrique en 2021 », écrivait David Luke dans une tribune publiée en juillet sur le site The Conversation.

    « Une peur s’est installée »

    Une poignée de pays risquent d’être plus particulièrement pénalisés. Le Mozambique, qui exporte plus de la moitié de son aluminium vers l’Europe, pourrait perdre 1,6 % de son PIB, selon une évaluation du centre de réflexion américain Center for Global Developement. Parmi les autres économies africaines exposées figurent l’Afrique du Sud, le Cameroun et l’Egypte pour l’aluminium, le Zimbabwe pour le fer et l’acier, le Maroc avec les engrais, ainsi que la Tunisie et l’Algérie.

    Par ailleurs, alors que la Commission européenne doit évaluer, à la fin de la période transitoire, si la portée du MACF doit être étendue à d’autres produits et services, « une peur s’est installée », affirme Carlos Lopes, professeur à l’Université du Cap, en Afrique du Sud. « Va-t-on par exemple y ajouter la bauxite que produisent un certain nombre de pays africains et qui sert à la fabrication de l’aluminium ?, interroge l’économiste bissau-guinéen. Cette incertitude risque de décourager les investissements. »

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  • A Abidjan, la directrice du FMI annonce l’attribution d’un troisième siège à l’Afrique subsaharienne

    A Abidjan, la directrice du FMI annonce l’attribution d’un troisième siège à l’Afrique subsaharienne

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    L’Afrique va obtenir prochainement un troisième siège au conseil d’administration du Fonds monétaire international (FMI) afin que le continent ait une « voix plus forte » au sein de l’institution, a affirmé sa directrice générale, Kristalina Georgieva, jeudi 5 octobre dans un entretien à l’AFP.

    « J’ai de bonnes nouvelles pour l’Afrique ! Nous nous préparons à avoir un troisième représentant pour l’Afrique subsaharienne au conseil d’administration », a-t-elle affirmé à l’occasion de son passage à Abidjan, en lever de rideau des réunions annuelles du FMI et de la Banque mondiale qui débutent lundi à Marrakech, au Maroc. « Des discussions sont en cours sur la manière dont le continent doit s’entendre et comment cela doit se faire, mais ce qui importe est que cela signifie une voix plus forte pour l’Afrique », a-t-elle ajouté.

    La Banque mondiale a également annoncé la création d’un troisième siège pour les pays africains dans son conseil d’administration, une décision qui devrait être validée à l’occasion des réunions annuelles. Ces annonces confirment la tendance d’un rééquilibrage du poids des pays en développement au sein des institutions de Bretton Woods. Actuellement, les Etats étant actionnaires, leur participation est au prorata de leur PIB, ce qui donne un pouvoir plus important aux Etats-Unis ou à l’Union européenne (UE).

    Rappelant que la guerre en Ukraine, après la pandémie de Covid-19, avait un « impact dévastateur, en particulier pour les pays à la capacité fiscale limitée », Mme Georgieva a déploré les effets néfastes de l’inflation, notamment sur les produits alimentaires. « Plus de 144 millions de personnes ont des difficultés à se nourrir ou à nourrir leurs familles » en Afrique, a-t-elle souligné. Pas question pour autant d’encourager les mesures de plafonnement des prix ou les subventions au carburant, par exemple, pour l’endiguer.

    Un risque de « décennie perdue »

    « Ce que nous voulons, c’est que les pays gagnent la bataille contre l’inflation. Cela ne va pas arriver si on injecte davantage d’argent sans les bons fondamentaux pour que l’économie fonctionne efficacement. Plutôt que de subventionner les prix de la nourriture ou de l’essence, nous recommandons de soutenir directement les populations les plus pauvres », a martelé la patronne du FMI. « Nous voulons saluer la plupart des pays, qui ont été très prudents dans leur gestion de l’inflation […] et aussi dans leur gestion de la dépense publique, tout en diminuant graduellement le déficit », a-t-elle poursuivi.

    Evoquant une prévision de croissance « juste au-dessus de 3 % » pour l’Afrique subsaharienne en 2023, Mme Georgieva a toutefois dit s’attendre « à de meilleures perspectives en 2024 ». Et si le FMI continue, depuis la crise du Covid-19, son soutien exceptionnel via notamment des « prêts à taux zéro », Mme Georgieva assure qu’elle se rend à Marrakech pour demander « plus » aux Etats mais aussi au secteur privé, très attendu pour sa contribution dans les pays émergents.

    Dans son rapport régional publié mercredi, la Banque mondiale s’est de son côté inquiétée d’un risque de « décennie perdue » pour l’Afrique subsaharienne, pointant notamment l’instabilité et la fragilité, notamment politique, « grandissante », ainsi que la montée des conflits et violences. La région ne devrait en effet connaître qu’une croissance annuelle de 0,1 % de son PIB par habitant pour la période 2015-2025.

    Interrogée sur la situation au Sahel, où trois pays (le Mali, le Burkina et le Niger) sont gouvernés par des militaires arrivés au pouvoir par des coups d’Etat et minés par des violences djihadistes, Mme Georgieva a défendu le maintien d’une aide « minimale », notamment pour des raisons « humanitaires ». « Nous avons la responsabilité de nous assurer que ces pays ont un minimum de capacités financières. Nous ne devons pas oublier les hommes, les femmes et les enfants qui ont besoin de nous », a-t-elle affirmé.

    Le Monde avec AFP

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  • Ethiopie : après la guerre au Tigré, la vérité et la justice sacrifiées

    Ethiopie : après la guerre au Tigré, la vérité et la justice sacrifiées

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    L’impunité va-t-elle régner autour du conflit le plus meurtrier de ces dernières années ? La guerre au Tigré, ses centaines de milliers de victimes – 600 000 selon l’Union africaine (UA) – et les crimes contre l’humanité qui auraient été commis dans cette région du nord de l’Ethiopie ne font plus l’objet d’aucune surveillance internationale. Le mandat de la Commission internationale d’experts sur les droits humains en Ethiopie (ICHREE), l’organisme chargé d’enquêter sur le conflit, n’a pas été renouvelé mercredi 4 octobre.

    Lire aussi : Article réservé à nos abonnés En Ethiopie, les plaies à vif de la guerre au Tigré

    L’abandon de cette mission d’experts mise en place en 2021 par le Conseil des droits de l’homme de l’ONU signe la fin du mécanisme international d’investigation sur les possibles crimes contre l’humanité commis au Tigré de novembre 2020 à novembre 2022. Une victoire pour le premier ministre éthiopien, Abiy Ahmed, hostile à toute enquête onusienne qui l’exposerait à des poursuites internationales, alors que son image de Prix Nobel de la paix (obtenu en 2019) est déjà sérieusement écornée.

    Le dernier rapport de l’ICHREE, publié le 14 septembre, était sans appel. Meurtres de masse, actes de torture, siège imposé au Tigré, viols systématiques à grande échelle, profilage ethnique et expulsion forcée d’habitants de certaines régions… Les experts dressent un tableau glaçant – le plus complet à ce jour – des crimes de guerre perpétrés au Tigré et dans les régions voisines, l’Amhara et l’Afar. Ils visent principalement l’armée éthiopienne, les troupes érythréennes et les milices de la région Amhara, mais aussi les insurgés du Front populaire de libération du Tigré (TPLF), accusés d’exécutions arbitraires et de viols.

    Instabilité

    Les autorités éthiopiennes, qui dénoncent un rapport « politisé » et ont déployé d’intenses efforts diplomatiques pour empêcher le renouvellement de la commission d’enquête, ont toujours refusé que les experts de l’ONU se rendent sur place. Suite à une première victoire diplomatique, en juin, avec la dissolution prématurée du mandat de la commission d’enquête de l’UA sur la situation au Tigré, Addis-Abeba a mis en place son propre mécanisme national de justice transitionnelle. Mais le groupe d’experts éthiopiens, téléguidé en sous-main par le ministère de la justice, opère dans l’opacité la plus totale et n’a mené pour l’instant qu’une poignée de consultations.

    Ces dispositifs « censés lutter contre l’impunité ont, dans la pratique, surtout servi à atténuer la pression internationale et à écarter la perspective d’un engagement international », regrette le rapport de l’ICHREE. « Le gouvernement éthiopien n’a pas montré la volonté suffisante pour entreprendre une enquête crédible », abonde Laetitia Bader, directrice de Human Rights Watch pour la Corne de l’Afrique. En Ethiopie, depuis la chute de l’empereur Haïlé Selassié en 1974, les changements de régime successifs, souvent violents, ne se sont jamais accompagnés d’un travail de justice réparatrice.

    Bien que la commission d’experts de l’ONU soit désormais enterrée, elle laisse derrière elle un constat alarmant sur la situation en Ethiopie. Le pays se trouve de nouveau plongé dans l’instabilité. En août, une révolte de miliciens nationalistes et une série d’assassinats de responsables gouvernementaux ont poussé Abiy Ahmed à déclarer la loi martiale en région Amhara et à y envoyer l’armée. Comme au Tigré, la répression y est féroce : exécutions arbitraires, tirs d’artillerie, recours aux drones… L’armée éthiopienne ne contrôlerait que la moitié du territoire, confie un diplomate européen à Addis-Abeba. « Le risque de voir de nouvelles atrocités est élevé », s’inquiètent les Nations unies.

    Autrefois promptes à dénoncer les violations des droits humains au Tigré – jusqu’à parler, comme le secrétaire d’Etat américain, Antony Blinken, de « nettoyage ethnique » –, les chancelleries occidentales font désormais profil bas. Les Etats-Unis soutiennent pleinement le mécanisme éthiopien de justice transitionnelle. L’Union européenne (UE), malgré des dissensions en interne, s’est aussi rangée derrière le processus lancé par Addis-Abeba.

    Impunité

    « A quoi bon vouloir renouveler une commission onusienne dont ni le gouvernement éthiopien, ni les autorités du Tigré ne veulent ? », justifie un diplomate européen, selon qui les deux camps souhaitent donner une apparence de réconciliation sans passer par la case enquête. Mardi, Jutta Urpilainen, la commissaire européenne aux partenariats internationaux, a signé avec Addis-Abeba un Programme indicatif multiannuel (MIP) de coopération d’un montant de 650 millions d’euros sur la période 2024-2027. « Ensemble, l’UE et l’Ethiopie veulent progressivement normaliser leur relation », a-t-elle assuré.

    « Les Européens ont peur qu’une enquête internationale fragilise la paix en Ethiopie et mène à l’effondrement du pays, comme au Soudan, avec les risques de vague migratoire que cela comporte », assure de son côté, sous couvert d’anonymat, un diplomate éthiopien à Genève. Plusieurs observateurs relèvent aussi que le camp occidental redouble d’efforts pour renouer avec Addis-Abeba depuis la récente adhésion de l’Ethiopie aux Brics, le groupe des puissances émergentes initialement formé par le Brésil, la Russie, l’Inde, la Chine et l’Afrique du Sud.

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    Les organisations de défense des droits humains implorent l’UE de tenir ses promesses sur le combat contre l’impunité, qui avait poussé les Vingt-Sept à geler l’aide budgétaire vers l’Ethiopie en 2020. D’après Tigere Chagutah, directeur régional d’Amnesty International pour l’Afrique de l’Est, abandonner une enquête internationale « revient à renforcer l’impunité, à abandonner les victimes, et cela créerait un précédent terrible pour la capacité des Nations unies à assurer un suivi des crises des droits humains dans d’autres parties du monde ».

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  • Après le coup d’Etat, le « Gabon vert » de Lee White dans le viseur de la justice

    Après le coup d’Etat, le « Gabon vert » de Lee White dans le viseur de la justice

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    L’ancien ministre gabonais des eaux et forêts Lee White, considéré comme très proche du président déchu Ali Bongo Ondimba, a été assigné à résidence, mercredi 4 octobre, par le tribunal de première instance de Libreville dans le cadre d’une plainte déposée par le Syndicat national des professionnels des eaux et forêts (Synapef) contre le directeur des forêts du ministère, Ghislain Moussavou, accusé de « complicité d’exploitation illégale de bois » et de « détournement de fonds ». Celui-ci ainsi que le conseiller financier du ministre, Jean Guy Diouf, et l’inspecteur général des services adjoint du ministère, Ghislain Aimé Boupo, sont soumis à la même sanction dans l’attente de la première audience du procès, dont la date n’a pas été fixée.

    Si le directeur des forêts est la cible directe de la requête – car signataire des documents versés à la justice –, c’est bien la figure emblématique de la diplomatie verte mise en avant par le Gabon depuis quinze ans qui est visée. Le scientifique d’origine britannique, promu directeur de l’Agence nationale des parcs nationaux (ANPN) avec l’accession d’Ali Bongo au pouvoir, en 2009, puis ministre au large portefeuille des eaux et forêts, de la mer, de l’environnement, chargé du plan climat et du plan d’affectation des terres en 2019, est en effet considéré par le syndicat comme l’ordonnateur d’un circuit illicite de financement.

    « Nous avons déposé notre plainte auprès de la direction des recherches de la gendarmerie en mai dernier sans avoir de réponse. Mais le contexte a changé et nous avons relancé notre action car la justice dispose aujourd’hui de plus de marges de manœuvre pour faire son travail », relate le porte-parole du syndicat, Maurice Steed Mve Akue. L’organisation souhaite mettre au jour l’utilisation d’un compte ouvert par le ministère auprès de la Caisse des dépôts et consignations pour percevoir les amendes infligées à certains opérateurs forestiers et les recettes issues de vente de bois abandonné.

    Les sommes qui auraient normalement dû être versées sur le compte du ministère auprès du Trésor public sont estimées à plusieurs centaines de millions de francs CFA depuis 2021 (soit plusieurs centaines de milliers d’euros). Elles auraient notamment servi à financer des « missions du ministre, des associations, des études par des cabinets de consultants étrangers et des actions de communication » et se seraient ainsi trouvées soustraites au budget du ministère, duquel dépendent les rémunérations et les primes des agents. En outre, affirme Maurice Steed Mve Akue, « il n’existe aucune traçabilité ni justificatif pour une partie des dépenses engagées ».

    L’attribution, sans appel d’offres et au-delà des superficies réglementaires, de deux permis forestiers à la Zone économique spéciale du Gabon (GSEZ), la société mixte entre l’Etat gabonais et le groupe singapourien Olam, régulièrement incriminé pour sa collusion avec le régime déchu, constitue un autre volet de la plainte. Noureddin Bongo Valentin, le fils d’Ali Bongo, emprisonné et mis en examen au lendemain du coup d’Etat du 30 août pour détournement massif de deniers publics, en était le directeur général adjoint jusqu’à ce qu’il rejoigne la présidence en 2019.

    Demande d’inventaire

    Quelle que soit l’issue judiciaire, l’affaire reflète les tensions et la défiance qui se sont rapidement installées après l’arrivée de Lee White à la tête du ministère en 2019. Au point de plonger son administration dans une grève quasi ininterrompue jusqu’à son limogeage et justifier aujourd’hui une demande d’inventaire.

    Son successeur désigné par le gouvernement de transition, le colonel Maurice Ntossui Allogo, s’est jusqu’à présent gardé de dévoiler ses intentions. Issu de l’état-major de l’armée de terre, le militaire ne cache pas son peu de maîtrise des multiples sujets qu’il aura à traiter. « Il reçoit, écoute et prend des notes », raconte un cadre du ministère. Aucun conseiller n’a été limogé et l’un des hommes clés, Tanguy Gahouma, chargé des dossiers environnementaux au sein de la présidence, est toujours à son poste.

    Le nouveau ministre a également été chargé de s’attaquer à l’épineux dossier des conflits homme-faune. Un sujet majeur pour les paysans riverains des parcs nationaux et dont le gouvernement n’avait que récemment pris la mesure en créant un fonds d’indemnisation et en lançant un programme de barrières électriques pour tenir les éléphants à distance des villages et des champs.

    Le message, en tout cas, est habile et montre que les critiques récurrentes contre une politique de protection de la nature jugée indifférente aux populations ont été entendues. « On nous a longtemps fait croire que les éléphants du Gabon étaient en danger, mais ils sont en réalité beaucoup trop nombreux, les populations s’en plaignent chaque jour. Leurs champs sont dévastés. L’écologie a été instrumentalisée pour légitimer sur la scène internationale un régime qui ne l’était pas », accuse Franck Ndjimbi, ancien directeur de l’ANPN et pourfendeur des compromissions auxquelles s’est livré, selon lui, le célèbre naturaliste avec le système Bongo.

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    Lee White était membre du parti présidentiel, le Parti démocratique gabonais (PDG), et briguait lors du scrutin local organisé en même temps que l’élection présidentielle, le 26 août, un siège dans le département de la Lopé, qui abrite le parc national éponyme, où le chercheur avait entamé ses recherches à la fin des années 1980.

    Silence prudent

    Installé depuis plus de trente ans au Gabon, dont il a acquis la nationalité, Lee White, âgé de 58 ans, s’est toujours défendu d’instrumentaliser la question écologique à des fins politiques.  « J’ai accepté mon poste [de ministre] sans aucune réserve. C’est un privilège qui me donne le pouvoir d’agir concrètement pour la protection de la nature. Il ne nous reste qu’une décennie pour éviter le pire », déclarait-il au Monde en octobre 2021. Auparavant, il avait dirigé l’ANPN pendant dix ans et contribué à formaliser le projet « Gabon vert », destiné à transformer le pays pétrolier, couvert à près de 90 % de forêts, en pionnier d’un développement écologique en Afrique.

    Avec un succès certain auprès des bailleurs de fonds étrangers : en 2019, le Gabon a ainsi été le premier pays à se voir promettre le versement sur dix ans de 150 millions de dollars pour ses efforts de lutte contre la déforestation par l’Initiative pour la forêt d’Afrique centrale (CAFI). Au printemps 2023 à Libreville, Ali Bongo avait coprésidé avec Emmanuel Macron le One Forest Summit, un événement présenté par l’Elysée comme « un moment clé pour l’action climatique et la biodiversité » dans un pays membre – comme la France – de la Coalition de la haute ambition pour la nature et les peuples (HAC). A quelques mois de l’élection présidentielle, l’événement avait été jugé malvenu par l’opposition.

    Ces partenaires étrangers se sont murés dans un prudent silence depuis la chute d’Ali Bongo. Seuls les Etats-Unis ont annoncé une suspension partielle de leur aide, sans donner davantage de précisions. Mais en privé, la plupart expliquent qu’ils espèrent pouvoir continuer de travailler avec le Gabon, qu’ils considéraient jusqu’au 30 août comme leur point d’appui le plus solide pour faire avancer l’agenda de la protection des forêts du bassin du Congo.

    Ces accords internationaux pourraient cependant faire l’objet d’un réexamen. C’est la demande de certaines organisations de la société civile. « Nous voulons savoir où est allé l’argent de la conservation », réclame ainsi Nicaise Moulombi, président de l’ONG Croissance saine environnement (CSE) et ancien vice-président du Conseil économique, social et environnemental (CESE), en citant l’exemple des fonds obtenus via CAFI. Il est aussi question de l’opération de conversion de dette conclue avec la France en 2008 pour un montant de 50 millions d’euros, au sujet de laquelle des détournements ont été signalés par la société civile sans être poursuivis, selon Nicaise Moulombi.

    L’accord de refinancement de la dette extérieure signé mi-août grâce à la garantie des Etats-Unis et destiné à soutenir l’extension des aires marines protégées pour atteindre l’objectif international de 30 %, n’est pas épargné par les critiques. Au-delà de l’affectation des fonds dégagés (163 millions de dollars), c’est l’attribution de ce projet à l’ONG américaine The Nature Conservancy qui est discutée. Comme le dernier exemple d’une politique de protection de la nature trop exclusivement conçue et mise en œuvre par des conservationnistes étrangers.

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  • Au Niger, l’armée française débute son retrait opérationnel

    Au Niger, l’armée française débute son retrait opérationnel

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    C’est par un communiqué de moins de dix lignes que le ministère des armées a annoncé, jeudi 5 octobre, démarrer formellement la préparation du retrait des quelque 1 500 soldats français immobilisés au Niger depuis le coup d’État qui a renversé, le 26 juillet, le président Mohamed Bazoum. Ce désengagement doit démarrer « cette semaine » afin de permettre le retrait de l’ensemble des militaires « d’ici la fin de l’année », précise le communiqué.

    Cette annonce intervient un peu moins de deux semaines après que le chef de l’Etat, Emmanuel Macron, a fini par accepter, le 24 septembre, le départ des soldats français, réclamé avec véhémence par les putschistes nigériens, depuis le début du mois d’août. Un bras de fer de plus de deux mois durant lequel les nouvelles autorités nigériennes ont organisé un blocus des bases sur lesquelles se trouvaient les militaires français, les privant progressivement d’eau, de nourriture, de carburant, et d’électricité.

    Aucune indication n’a été donnée, à Paris, sur la façon dont serait effectué ce retrait. Le ministère des armées insiste seulement sur le fait qu’une bonne « coordination » avec les armées nigériennes est « essentielle à la réussite de cette manœuvre ». Une phrase qui fait allusion aux relations toujours très tendues entre les putschistes et les autorités françaises, malgré la résignation de Paris et le départ de l’ambassadeur de France à Niamey, Sylvain Itté, le 27 septembre.

    Médiation de l’Algérie

    Jeudi, les autorités nigériennes ont estimé dans un communiqué que le retrait français devra se faire selon leurs « conditions » et dans le respect de leurs « intérêts ». Les putschistes au pouvoir à Niamey y précisent que « les premiers à plier bagage » devront être les 400 Français basés dans l’ouest du pays, dans la zone dite des « trois frontières » entre le Niger, le Burkina Faso et le Mali, où sévit le groupe Etat islamique. C’est seulement dans un second temps que pourra être démantelée la base aérienne de Niamey, où se trouvent la majorité des effectifs français (environ 1 000 soldats).

    Cette injonction ne devrait pas trop bousculer la manœuvre logistique française, Niamey concentrant aujourd’hui l’essentiel de ses moyens aériens. En revanche, l’interdiction formulée par la junte de prendre la route vers le Bénin rend le désengagement plus complexe. Cotonou est depuis des années le port par lequel est acheminé le matériel militaire français au Sahel – il a été un des principaux ports utilisés lors du démantèlement de l’opération « Barkhane » en 2022. Les Français pourront prendre « n’importe quelle direction sauf le Bénin », a prévenu, le 4 octobre, le nouveau ministre de l’intérieur nigérien, le général Mohamed Toumba. « Vos avions, on va les lâcher à la dernière minute », a-t-il ajouté.

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  • Au Sénégal, des étudiants n’ont toujours pas accès à leur campus trois mois après les émeutes

    Au Sénégal, des étudiants n’ont toujours pas accès à leur campus trois mois après les émeutes

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    Depuis le mois de juin, Eladia Sambou Samb a du mal à suivre les cours retransmis à distance sur Zoom ou Google Meet dans sa petite ville de Koungheul, à plus de 300 km de Dakar. « C’est compliqué de se concentrer dans la maison familiale, où il y a toujours du monde et des obligations. Et c’est encore plus difficile durant la saison des pluies, quand les averses créent des coupures d’électricité et font sauter ma connexion Internet », témoigne l’étudiant en troisième année à l’Ecole supérieure d’économie appliquée, rattachée à l’université Cheikh-Anta-Diop de Dakar (UCAD).

    Comme environ 80 000 étudiants, il a dû quitter le campus le 2 juin, au lendemain de la condamnation de l’opposant Ousmane Sonko à deux ans de prison ferme pour « corruption de la jeunesse ». Théâtre des affrontements, l’université avait vu ses bâtiments incendiés. Le conseil académique avait alors décidé que l’enseignement se ferait en ligne à la mi-juin. Les universités Assane-Seck, à Ziguinchor, et Gaston-Berger, à Saint-Louis, avaient elles aussi fermé leurs portes suite aux troubles. Mais si ces dernières doivent rouvrir lundi 9 octobre, l’avenir des étudiants de l’UCAD est encore incertain. Un conseil académique se réunit vendredi pour « évaluer la situation » afin de définir si les cours vont reprendre sur le campus.

    Depuistrois mois, la débrouille et la solidarité s’imposent entre professeurs et étudiants. Les cours ont été mis en ligne par les enseignants sur une plateforme Internet. Le Collectif des amicales de l’UCAD, instance représentative des étudiants, a aussi distribué plus de 1 500 clés USB contenant les cours, ainsi que des polycopiés, sur tout le territoire sénégalais afin de toucher les étudiants qui n’ont pas accès à Internet. « Nous avons distribué gratuitement les clés USB aux représentants locaux des amicales, puis les étudiants venaient avec leur ordinateur pour copier les documents qui les concernaient. Ceux qui ne sont pas équipés pouvaient prendre les polycopiés », explique Modou Diagne, président de l’Amicale des étudiants de la faculté de sciences juridiques et politiques de l’UCAD.

    « Punition »

    Birane Cissé, étudiant en lettres modernes de 25 ans, avoue ne pas avoir souvent ouvert son ordinateur pour suivre ses leçons ces derniers mois. « Nous avons boycotté les cours, car tous les étudiants n’avaient pas un accès égal aux ressources en ligne, lance le jeune homme qui habite à Guédiawaye, en banlieue de Dakar. Même si c’est frustrant de ne pas étudier, j’en ai profité pour faire un peu de commerce. »

    « Nous ne pouvons pas infliger une punition à tous les étudiants qui veulent travailler parce qu’une minorité d’entre eux ont cassé quelques bâtiments sur le campus », plaide David Célestin Faye, secrétaire général du Syndicat autonome de l’enseignement supérieur (SAES), qui demande que la prochaine élection présidentielle, prévue en février 2024, n’affecte pas la vie universitaire. « Nous avions déjà du retard dû à la fermeture de l’UCAD en juin 2022, avant les élections législatives. Les politiques doivent laisser l’université tranquille », s’agace l’enseignant en informatique.

    Dans les faits, David Célestin Faye explique que l’enseignement à distance n’a pas bien fonctionné depuis le mois de juin. « Nous avons fait semblant de faire les cours en ligne, mais cela ne s’improvise pas. D’autant que nous avons pris du retard sur les travaux pratiques, qui ne peuvent pas se faire à distance », explique-t-il. Dans un communiqué, le syndicat exige la « réouverture immédiate de toutes les universités publiques pour une reprise des enseignements en présentiel et la sécurisation des personnes et des biens au sein des universités et écoles ».

    Modou Diagne plaide pour une « réouverture complète » de l’université dès le 9 octobre. « Nous sommes inquiets car la moitié des étudiants de l’UCAD viennent de l’intérieur du pays, dit-il. Si les cours reprennent mais que le campus social n’est pas rouvert, où vont-ils loger ? La plupart d’entre eux n’ont pas les moyens de louer un appartement à Dakar. »

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