(Agence Ecofin) – Tout semble indiquer qu’il s’agira d’une nouvelle dette. C’est la deuxième année consécutive que les actionnaires sont invités à se prononcer sur des levées de fonds par le groupe ETI.
Ecobank Transnational Incorporated (ETI), le groupe bancaire panafricain le plus présent sur le continent africain, a prévu de discuter avec ses actionnaires d’une levée de ressources financières lors d’une assemblée générale extraordinaire qui se tiendra à son siège à Lomé, au Togo, le 6 juin 2024. Le document contenant l’information n’apporte pas de précisions sur la nature de l’opération.
C’est la deuxième fois consécutive que les actionnaires seront invités à se prononcer sur une levée de fonds par le groupe. En 2023, ils ont validé une résolution autorisant la mobilisation de 500 millions de dollars. Fin décembre de cette année, ETI a indiqué avoir mobilisé 200 millions de dollars dans le cadre d’une transaction dirigée par Proparco, la branche du secteur privé de l’Agence française de développement. Cependant, ces ressources étaient destinées à des financements durables.
Un autre financement de 250 millions de dollars a été obtenu via un crédit relais arrangé par AfreximBank et Africa Finance Corporation. Cette opération a été annoncée début mars 2024, sans que l’on puisse confirmer s’il s’agissait de la finalisation d’une transaction débutée à la fin de l’année 2023. Dans tous les cas, cette ressource additionnelle a porté le total des sommes annoncées comme ayant été reçues des créanciers à 450 millions de dollars.
La levée de ces fonds est survenue dans plusieurs contextes. Le groupe bancaire a continué d’honorer ses engagements vis-à-vis de ses créanciers internationaux et avait déjà remboursé une dette de 400 millions de dollars en 2022. Cette année 2024, il devait rembourser un eurobond arrivant à maturité le 18 avril. Aucune alerte de défaut n’ayant été signalée depuis cette période, on peut supposer que le remboursement a été effectué.
ETI a déjà reçu un avis presque favorable de Fitch Ratings qui a jugé que son profil d’émetteur d’emprunts syndiqués était stable. Cependant, le groupe continue de faire face aux défis du Nigeria et du Ghana, deux de ses marchés importants. Au Nigeria, la volatilité de la monnaie pose des défis, tandis qu’au Ghana, les risques sur la dette gouvernementale sont préoccupants.
Dans une note d’analyse publiée en décembre 2023, S&P Global Ratings estimait que le groupe bancaire n’aurait pas de mal à rembourser ses dettes, car il pouvait, à court terme, compter sur des excès de liquidité en devises de l’ordre de 120 millions de dollars à fin septembre 2023. Son équipe de management reste assez discrète sur les mécanismes mis en place.
Même s’il recule de manière perceptible, le ratio de levier (Dette/Fonds propres) du groupe demeure élevé pour deux raisons. Il a continué de s’endetter pour rembourser des obligations existantes. Dans le même temps, la valeur de ses fonds propres consolidés a continué de se déprécier en raison des pertes de valeur des monnaies dans les pays où il est présent. Sur le plan comptable, cela s’est traduit par une diminution de 293 millions de dollars sur les fonds propres en 2023. Les résolutions de l’assemblée générale sont attendues par les observateurs.