
Dans le paysage politique actuel du Togo, la reprogrammation des élections législatives et régionales, prévues initialement pour fin 2023, a provoqué un débat animé. Contrairement à ce que certains acteurs politiques suggèrent, cette décision, annoncée par le Gouvernement le 27 novembre 2023 pour la fin du premier trimestre 2024, n’est pas une fixation de date mais plutôt un délai indiqué pour l’organisation des élections. Cette analyse vise à clarifier la situation, en mettant en lumière des faits et des aspects juridiques qui remettent en question la validité des critiques adressées au Gouvernement.
Le Rôle de la CENI : Au-delà des Perceptions Politiques
Il est essentiel de comprendre que le Gouvernement togolais n’est pas directement responsable de la fixation des dates électorales. Cette responsabilité incombe à la Commission Électorale Nationale Indépendante (CENI). Dans un exercice d’autonomie, la CENI propose un calendrier électoral qui est par la suite validé par le Gouvernement. Le report des élections résulte des défis logistiques et administratifs auxquels la CENI a dû faire face, et non d’une manœuvre politique délibérée.
Les Demandes de Certains Responsables Politiques et Leur Impact
Les demandes de certains responsables politiques, notamment de l’opposition, ont été un facteur clé dans la reprogrammation des élections. Leur insistance pour un nouveau recensement électoral, au lieu de se contenter d’une révision classique à laquelle il aurait été possible de procéder, a causé un retard notable. De plus, la demande d’un audit externe du fichier électoral, bien que légitime dans sa recherche de transparence, a également contribué à prolonger les préparatifs. L’audit, réalisé par l’Organisation Internationale de la Francophonie et achevé le 17 novembre 2023, a rendu impossible le maintien de la date initialement prévue.
La Légitimité de l’Assemblée Nationale en Question
Quant aux allégations concernant la légitimité de l’Assemblée Nationale après le 31 décembre 2023, il convient de se référer à l’Article 52 de la Constitution togolaise. Cet article stipule que l’Assemblée en place reste légitime jusqu’à l’élection d’une nouvelle Assemblée, en cas de non-tenue de nouvelles élections. Cette clause constitutionnelle garantit la continuité démocratique et institutionnelle du pays.
En conclusion, la reprogrammation des élections au Togo est le reflet d’une situation complexe, mêlant exigences procédurales et défis techniques. Les accusations d’un report intentionnel et de délégitimation de l’Assemblée Nationale, bien que largement relayées, s’écartent des réalités concrètes et des principes constitutionnels. Une approche équilibrée est essentielle, reconnaissant les défis de l’organisation d’élections démocratiques et le respect des mécanismes institutionnels. Ce report, loin d’être une manœuvre politique, est en réalité une démarche du Gouvernement togolais pour garantir des élections libres, justes et transparentes, en accord avec les aspirations démocratiques du peuple togolais.