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Etats-Unis : le républicain Kevin McCarthy écarté du poste de speaker de la Chambre des représentants après le vote d’une motion de censure historique

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Le républicain Kevin McCarthy a été écarté, mardi 3 octobre, du poste de speaker de la Chambre des représentants des Etats-Unis après le vote d’une motion de censure émanant de son parti, déposée par l’élu trumpiste de la droite dure américaine, Matt Gaetz. Lors d’un débat suivi d’un vote inédit depuis plus d’un siècle dans l’histoire parlementaire américaine, 216 élus, dont 208 démocrates et 8 républicains, ont voté pour l’éviction de M. McCarthy – 208 républicains ont voté contre.

Aussitôt après ce résultat sans précédent, un Kevin McCarthy malgré tout souriant a été entouré par des membres de son parti, qui lui ont donné l’accolade et lui ont serré la main.

« Et maintenant, qu’est-ce qu’il se passe ? », a crié dans la chambre un élu républicain au moment de l’annonce du résultat. Un administrateur a annoncé que le représentant Patrick McHenry, de Caroline du Nord, était nommé speaker par intérim en vertu d’une loi votée après les attentats du 11 septembre 2001 pour prévoir une procédure en cas de vacance de ce poste à la Chambre. La session parlementaire a ensuite été suspendue.

Le président Joe Biden a appelé dans la soirée les élus de la Chambre à élire rapidement un nouveau chef, face aux « défis urgents » auxquels font face les Etats-Unis.

« C’est dans l’intérêt de ce pays que nous ayons un meilleur speaker que Kevin McCarthy », a lancé de son côté, après le scrutin, Matt Gaetz, l’élu à l’origine de cette destitution. « Personne ne [lui] faisait confiance, a-t-il ajouté. Kevin McCarthy avait fait de nombreuses promesses contradictoires ».

Cet élu de Floride reproche principalement à Kevin McCarthy d’avoir négocié avec les élus démocrates un budget provisoire pour financer l’administration fédérale, auquel s’opposaient de nombreux conservateurs. Il accuse aussi le ténor républicain d’avoir conclu un « accord secret » avec le président des Etats-Unis, Joe Biden, sur une possible future enveloppe pour l’Ukraine. Or l’aile droite du Parti républicain s’oppose vivement au déblocage de fonds supplémentaires pour Kiev, estimant que cet argent devrait plutôt être utilisé pour lutter contre la crise migratoire à la frontière entre les Etats-Unis et le Mexique.

Qu’importe que l’immense majorité du groupe parlementaire de Kevin McCarthy l’ait publiquement soutenu : les trumpistes disposaient d’un veto de fait à la Chambre compte tenu de la très fine majorité républicaine dans cette institution.

Une destitution inédite

Le président de la Chambre des représentants se voulait confiant face à cette épreuve de force : « Je pense que je vais tenir le coup », déclarait ainsi Kevin McCarthy quelques heures avant l’examen de la motion de censure. Pour se sortir de cette impasse, le quinquagénaire a tenté d’utiliser une série de manœuvres procédurales, appelant, entre autres, à ajourner l’examen de la motion de destitution. Mais ces tentatives ont toutes échoué. Au final, sa destitution est inédite : aucun speaker n’a jamais été évincé de son poste dans l’histoire des Etats-Unis.

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Kevin McCarthy ne pouvait pas compter sur le fait que les démocrates viennent à sa rescousse avec leurs voix. « C’est au Parti républicain de mettre fin à la guerre civile des républicains à la Chambre », a tranché le chef des démocrates à la Chambre, Hakeem Jeffries, dans une lettre à l’issue d’une longue réunion avec son groupe parlementaire. Il avait exhorté les membres de son parti à voter en faveur de la motion de destitution et a été entendu.

« Les raisons de laisser les républicains gérer leurs propres problèmes sont innombrables. Laissons-les se vautrer dans la fange de leur incompétence et de leur incapacité à gouverner », avait de son côté lancé, implacable, l’élue progressiste Pramila Jayapal.

« Pourquoi les républicains passent-ils leur temps à se disputer entre eux ? », s’interroge Trump

Signe des désaccords qui déchirent les républicains, les élus conservateurs se sont succédé dans l’hémicycle pour plaider pour et contre Kevin McCarthy. « Nous sommes au bord du précipice. Il ne nous reste que quelques minutes pour revenir à la raison et nous rendre compte du grave danger », avait exhorté avant le vote l’élu républicain Tom McClintock. Si la motion de destitution passe, « la Chambre sera paralysée », « les démocrates se délecteront des dysfonctionnements républicains et la population sera révulsée, à raison », avait-il lancé.

Son collègue Tom Cole avait, lui, mis en garde contre le « chaos » dans lequel la Chambre et les républicains seraient plongés si M. McCarthy était destitué. « Le chaos, c’est le président McCarthy », a répliqué Matt Gaetz.

Ces luttes intestines étalées au grand jour ont fait réagir l’ex-président républicain Donald Trump. « Pourquoi les républicains passent-ils leur temps à se disputer entre eux, pourquoi ne combattent-ils pas les démocrates de la gauche radicale qui détruisent notre pays ? » a-t-il écrit sur sa plate-forme Truth Social.

Kevin McCarthy, 58 ans, pourrait-il tenter de revenir à son poste ? L’hypothèse n’est pas farfelue car il est en droit de se porter de nouveau candidat. Mais il avait déjà été élu au forceps en janvier, en raison de la très mince majorité républicaine. Pour accéder à son poste, il avait dû faire d’importantes concessions avec une vingtaine de trumpistes, parmi lesquelles la possibilité que n’importe quel élu ait le pouvoir de convoquer un vote pour le destituer. La menace s’est concrétisée mardi.

Le Monde avec AFP

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