(Agence Ecofin) – Malgré une reprise modérée post-Covid-19, Air France-KLM a généré 2,6 milliards d’euros de chiffre d’affaires en Afrique subsaharienne et Moyen-Orient sur neuf mois en 2023 (Afrique du Nord exclue). Les destinations actives en Afrique subsaharienne ont porté les performances malgré des défis géopolitiques et financiers.
Bien que le secteur du transport aérien ait connu une reprise modérée post-Covid-19, exacerbée par des crises dans certains marchés tels que le Niger et le Burkina Faso, l’Afrique subsaharienne continue de se présenter comme un vecteur de croissance pour le groupe Air France-KLM, dont le principal actionnaire est le gouvernement français avec 28,7% de participation.
Les données financières du groupe pour les neuf premiers mois de 2023 révèlent que la zone de marché englobant l’Afrique subsaharienne et le Moyen-Orient a généré un chiffre d’affaires de 2,6 milliards d’euros. Forte de près de 28 destinations actives, et en dépit des tensions politico-sécuritaires au Sahel et Moyen-Orient, ces deux régionsont notablement contribué à la performance du transporteur français.
Il est à noter que les résultats financiers de l’Afrique du Nord sont exclus de ce chiffre car ils sont amalgamés à ceux de l’Europe, hors France métropolitaine. Bien qu’Air France affronte la concurrence des compagnies maghrébines, la vitalité de ce marché contribue à renforcer les performances du groupe en Afrique. Cette dynamique perdure, même après le désengagement d’Air France de son ancienne filiale Servair, acteur majeur dans le secteur du catering aérien et de la maintenance hygiénique des appareils, qui revendiquait plus de 100 compagnies aériennes clientes en 2021.
Les défis géopolitiques entre la France et des pays comme le Burkina Faso, le Mali ou le Niger ont également marqué Air France. Malgré leur taille de marché réduite, leur perte impacte l’activité du groupe. Selon des sources médiatiques, les appareils qui desservaient ces pays ont été réaffectés vers d’autres destinations. De plus, l’interdiction de survol imposée par la junte au Niger engendre des surcoûts opérationnels, rallongeant le temps de trajet vers des villes clés telles que Lagos, Johannesburg et le Cameroun, sur des marchés à la fois dynamiques et compétitifs.
Air France n’a pas divulgué ses résultats financiers détaillés par pays, rendant difficile l’évaluation de la marge nette générée sur chacun de ses marchés africains. Globalement, sur les neuf premiers mois de 2023, le groupe a affiché un résultat d’exploitation (non audité) de 1,4 milliard d’euros, un chiffre inférieur aux prévisions des analystes selon Bloomberg. En outre, avec un taux de réalisation de 94% de ses performances pré-Covid, le groupe n’a pas atteint l’objectif fixé de 95% par ses dirigeants.
Dans ce contexte global, la performance du transporteur aérien sur la Bourse de Paris où il est coté continue d’être modeste. Sa valeur affiche un repli de 11,89% depuis le début de l’année et de 30,3% sur les 12 derniers mois. Une performance plus faible que celle du secteur aérien français et plus faible que la rentabilité globale sur la Bourse de Paris.