L’information n’attend pas

L’Afrique du Sud : 90,2 milliards $ d’opportunités pour les investisseurs ciblant la dette des pays émergents


(Agence Ecofin) – Le gouvernement prévoit d’emprunter 30,07 milliards $ chaque année jusqu’en 2026 pour gérer la dette et les dépenses sociales, face à un déficit de recettes et une hausse du ratio dette/PIB. Cette stratégie financière sera sous la surveillance des investisseurs. 

En Afrique du Sud, le ministre des Finances, Enoch Godongwana (photo), a souligné lors de son discours sur les perspectives budgétaires à moyen terme que le gouvernement devra emprunter 553 milliards de rands (environ 30,07 milliards de dollars). Cette initiative est destinée à financer non seulement le service de la dette existante, mais également à couvrir les dépenses sociales essentielles au maintien de la cohésion sociale du pays.

« Notre économie n’a pas affiché une croissance suffisamment vigoureuse pour absorber l’accroissement des dépenses ou pour faire face à nos obligations actuelles de remboursement de la dette […] Les décisions adoptées le sont avec une considération rigoureuse des implications pour la pérennité à court et à long termes de nos finances publiques, et visent à favoriser une croissance à la fois stable et inclusive », a déclaré le ministre devant l’Assemblée nationale, selon des propos relayés par la télévision nationale.

Confrontée à des obstacles économiques qui persistent, l’Afrique du Sud se trouve dans une situation où les moyens financiers nécessaires à son administration sont restreints. Cette année 2023, le déficit de recettes fiscales est anticipé à 54 milliards de rands et pourrait s’élever à 179 milliards de rands sur les trois prochaines années. Simultanément, le pays doit assumer le remboursement de ses créances qui totalisent 1 300 milliards de rands, représentant 22% des revenus que le gouvernement prévoit de mobiliser sur la même période.

La tentative du gouvernement de réduire les dépenses publiques n’a pas non plus porté ses fruits. Les économies de 21 milliards de rands annoncées par le ministre des Finances ne constituent qu’une maigre portion du budget global, représentant seulement 1%. De surcroît, une faible productivité, intensifiée par les défis dans le secteur de l’énergie, contribue à une hausse du ratio de la dette sur le produit intérieur brut (PIB).

Il sera crucial de surveiller la réaction des investisseurs envers l’Afrique du Sud, pays membre du G21 et des BRICS. Avec le statut de l’économie la plus intégrée d’Afrique au réseau financier mondial, le marché financier local est robuste : rien que la capitalisation boursière des entreprises cotées à la Bourse de Johannesbourg atteignait 1 230 milliards de dollars à fin juillet 2023, soit plus de trois fois le PIB du pays (408 milliards de dollars prévus par le FMI pour 2023).

Ce degré de développement financier autorise l’Afrique du Sud à contracter des emprunts significatifs en monnaie locale. En conséquence, la dette extérieure totale du gouvernement, qui s’élevait à 71,2 milliards de dollars fin juin 2023 avec des échéances plutôt longues, ne constitue que 27,7% de l’ensemble des dettes. Cela confère au pays un profil attractif pour les investisseurs en quête de rendements substantiels, tout en leur imposant un certain niveau de risque.





Source link

Scroll to Top