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En Egypte, le président Al-Sissi en route pour un troisième mandat

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C’est la fin d’un non-suspense. Le chef d’Etat égyptien, Abdel Fattah Al-Sissi, s’est porté candidat, lundi 2 octobre, à l’élection présidentielle de décembre, pour « réaliser le rêve d’un nouveau mandat ». Il en a fait l’annonce, à l’issue d’une conférence de trois jours intitulée « Histoire de la nation ».

Il s’agissait d’une simple formalité. Le chef de l’Etat sortant était déjà en campagne depuis des mois : à chacune de ses apparitions publiques, il faisait l’éloge de son bilan depuis son accession au pouvoir, en 2014. Et depuis l’annonce, la semaine dernière, de la date du scrutin, qui se tiendra du 10 au 12 décembre, les manifestations « spontanées » en son honneur se sont multipliées. Elles ont culminé, lundi, avec la mobilisation de milliers de ses partisans dans le centre du Caire et le défilé de felouques à son effigie sur le Nil.

Lors de ce rassemblement, des affiches arboraient le slogan « Oui à la stabilité de l’Egypte », que le président assure incarner, y compris auprès de ses soutiens occidentaux. Dans son discours de candidature, adressé au « grand peuple d’Egypte », Abdel Fattah Al-Sissi a fait vibrer la corde patriotique. Il est revenu sur l’année 2013, où « nous avons (…) récupéré notre chère Egypte des griffes du groupe des ténèbres et de la trahison », une allusion au mouvement islamiste des Frères musulmans, aujourd’hui banni au Caire. Le président issu de leurs rangs, Mohamed Morsi, avait été destitué par l’armée en juillet 2013, après d’immenses manifestations. Ce n’est pas un hasard si M. Al-Sissi revient sur ce moment charnière, dix ans plus tard : le renversement de son prédécesseur lui avait valu une forte popularité au sein de toute une partie de la société. Elle s’est ensuite estompée au fil des ans en raison des difficultés économiques que connaît l’Egypte.

Des critiques sur les réseaux sociaux

En se posant en artisan du « processus de survie de l’Etat », le candidat a affirmé vouloir « travailler » à offrir une « vie décente » aux Egyptiens, empruntant ainsi le nom d’un programme de lutte contre la pauvreté en cours. Les grands travaux d’infrastructure qu’il a lancés au cours de ses deux premiers mandats sont dénoncés par les opposants et des économistes : ils estiment qu’ils ont siphonné les caisses de l’Etat et fait tripler la dette qui étrangle aujourd’hui l’Egypte.

Alors que le pouvoir impute l’inflation aux conséquences de la guerre en Ukraine, M. Al-Sissi avait intimé, samedi, aux Egyptiens, de « ne pas dire qu[’ils] préfér[ent] manger plutôt que construire et progresser ». « Si le prix du progrès et de la prospérité est d’avoir faim et soif, ne mangeons pas et ne buvons pas », a-t-il ajouté. Ces déclarations ont suscité une vague de critiques inhabituelles sur les réseaux sociaux, où les Egyptiens, de peur d’être arrêtés par la police, mesurent d’ordinaire leurs propos. Lundi soir, le déploiement de banderoles en faveur d’Al-Sissi dans la ville de Marsa Matrouh, sur la côte méditerranéenne, a été accueilli par des sifflets et des huées.

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